Six semaines de travail en immersion dans tous les quartiers de Toulouse, plus de 2 000 habitants interrogés, des ateliers de concertations suivis de restitutions et des expositions… C’est la méthode innovante choisie par les élus toulousains pour aboutir à la rédaction de six cahiers d’urbanisme – déclinés dans les six grands secteurs de la ville. « Il s’agit d’un document prospectif qui n’est pas opposable, mais dont tous les professionnels de l’acte de construire, architectes et promoteurs, peuvent s’inspirer dès aujourd’hui », indique Annette Laigneau, l’adjointe au maire de Toulouse en charge de l’urbanisme.
Si le document n’est pas réglementaire, toutes les réflexions et les orientations d’urbanisme qu’il contient seront intégrées dans le futur Plan local d'urbanisme intercommunal et Habitat (PLUiH) en cours d’élaboration et attendu pour 2025.
En effet, dans cette métropole, le PLUiH qui avait été approuvé le 11 avril 2019 a finalement été annulé par décisions du tribunal administratif de Toulouse des 30 mars et 20 mai 2021.
Respecter l’identité de chaque quartier
En réalité, pour la ville de Toulouse, la démarche n’est pas toute neuve. Elle a débuté en 2018, avec la rédaction, par l’équipe déjà en place, du « manifeste pour un projet urbain » qui livrait une vision politique du territoire. Un premier travail traduit ensuite dans un plan-guide rendu public en 2019 (annulé depuis) et qui préfigurait le PLUiH.
En 2023, ces cahiers livrent des ambitions à décliner jusqu’en 2040, à l’échelle des six grands secteurs de la ville. « Il s’agit de permettre à chaque habitant de se projeter dans ce que deviendra son propre quartier en tenant compte de l’histoire et de l’identité des lieux », explique Souhayla Marty, l’adjointe en charge de la qualité urbaine.
Le défi ? Que la ville, et ses déjà 500 000 habitants, reste vivable ; mais aussi en capacité de loger les 9 000 néo-Toulousains qui rejoignent la métropole chaque année, selon l’Insee. Il faut aussi que cette urbanisation se fasse dans le respect de la loi ZAN et en phase avec le défi climatique.
Créer 40 jardins dans la ville
Quatre grandes typologies de quartiers ont ainsi été identifiées pour permettre de renouveler la ville sur elle-même. Les quartiers à préserver, en raison de leur identité forte, et de leur historique patrimonial. Ceux à accompagner, dans lesquels il faudra construire mais tenir compte du contexte et des formes urbaines existantes. Les quartiers à renouveler qui nécessitent des évolutions et, enfin, les quartiers à restructurer, identifiés comme dégradés et nécessitant des opérations d’aménagement plus globales.
Les cahiers préconisent aussi de grandes tendances telles que la préservation des espaces extérieurs, la création de 40 jardins dans la ville pour offrir aux Toulousains un jardin public à moins de 300 m. La rénovation des faubourgs, la requalification des entrées de ville ou encore la préservation de 50 % de l’espace pour les piétons et les cycles.
