Alors que seuls 5 km sur les 22 que compte le tunnel de la troisième ligne de métro toulousain ont été percés, Tisséo Ingénierie a fait face à des fontis en juin dernier (deux affaissements de terrains et un effondrement de plancher) dans le quartier Bonnefoy et à la Côte Pavée. Aucune victime n'est à déplorer, mais ces incidents sèment le trouble. Un collectif, « Vigilance tunneliers Ligne C », a vu le jour et demande la mise en place d'une commission d'en-quête indépendante. « Nous apportons des réponses techniques et renforçons l'ensemble de notre dispositif, a répondu Jean-François Lacroux, directeur général de Tisséo Ingénierie, lors d'un point presse le 4 juillet. Mais je souhaite mettre fin aux polémiques : les dispositifs préventifs pris en amont du passage du tunnelier allaient au-delà des recommandations de l'Association française des tunnels et de l'espace souterrain. Quelque 250 sondages ont été effectués sur le tracé du lot 3, concerné par les incidents, ainsi que 3 000 diagnostics préventifs complets sur des maisons et bâtis, et 2 000 capteurs ont été positionnés sur le tunnelier. »
Poches de sable
Cette campagne a permis de caractériser précisément les terrains sur l'ensemble du tracé et mis en évidence la présence de poches de sable éparses dans le sous-sol toulousain. Elles sont impossibles à cartographier précisément, et leur taille ne peut être anticipée. « Le sous-sol de Bonnefoy concerné par les fontis est, compte tenu de sa pente, fragilisé en surface dans la partie qui contient des alluvions. Tandis qu'en profondeur, à l'endroit où perce le tunnelier et où les poches de sable ont été repérées, la couverture mo-lassique est amoindrie », explique Arnaud Hochart, géologue prestataire pour le groupement de ce lot 3.
Tisséo a donc modifié toute sa procédure et réinterprété les données des capteurs et paramètres du tunnelier. « Les mesures sont renforcées à l'avancement de la machine, des contrôles effectués en surface dès qu'elle interprète une zone sensible et lorsque des cavités sont détectées, elles sont préventivement comblées avec du béton », explique Jean-Jacques Laporte, directeur des grands projets chez Tisséo Ingénierie.
