Ensemble, on est plus forts. Voilà qui résume la démarche annoncée lors des Rencontres nationales du transport public (RNTP) par les métropoles de Toulouse, Brest et Grand Besançon.
« Grâce à ce groupement, nous espérons réaliser des économies d’échelle de l’ordre de 10 à 15 % au moins sur le montant global de la commande », pronostique Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités et de Tisséo Ingénierie.
Les trois collectivités ont en effet annoncé le lancement, dès janvier 2022, d’un appel d’offres ouvert, sans préférence particulière, pour laisser le challenge aux industriels.
Dans cette démarche, coordonnée par Toulouse Métropole mais initiée par Brest et Besançon, chaque collectivité a ses propres attentes.
Sur les vingt-trois rames commandées, neuf seront destinées à Toulouse, où la troisième ligne de métro imminente va transformer le réseau tramway existant. « Six de ces rames seront destinées à la création de la liaison aéroport express qui, combinée à la troisième ligne, permettra de relier en 2028 l’aéroport au centre-ville. Trois autres rames seront affectées à la ligne existante T1 dont la cadence passera de 9 minutes à 4,3 minutes dès 2023 », a indiqué Jean-Michel Lattes.
La problématique est différente à Besançon, dotée d’un tramway depuis 2014. « Nous avons des problèmes de riches !, a résumé Marie Zehaf, vice-présidente Transports, Mobilités et Stationnement de Grand Besançon Métropole. Chez nous, le tramway connaît un tel succès de fréquentation que nous avons besoin de cinq rames supplémentaires et plus longues (36 mètres contre 24 actuellement). La collectivité de Franche-Comté assortit sa commande de trois rames optionnelles pour les années à venir ».
A Brest enfin, la commande concerne l’achat ferme de neuf rames et une optionnelle pour les prochaines années. « Notre stratégie est claire, il s’agit de s’équiper pour desservir le CHU et les universités et de créer ainsi 10 km de lignes supplémentaires », détaille Yohanna Nedelec, vice-président en charge des mobilités et des grands projets à la métropole de Brest. Cinq kilomètres concerneront la création de la seconde ligne de tramway et presque autant la première ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) de l’agglomération.
Challenger les industriels
Si CAF et Alstom, les fournisseurs historiques des tramways de Brest, Besançon et Toulouse se positionneront sans doute, les collectivités entendent surtout créer de la concurrence avec cet appel d’offres.
« Il y a d’autres acteurs sur ce marché et le but est que le jeu soit le plus ouvert possible, indique Alexandre Blaquière, directeur général adjoint de Tisséo Collectivités en charge du patrimoine et des investissements. Nous souhaitons bénéficier de la concurrence en mutualisant les frais fixes de conception et production des rames ».
Le lancement de la consultation interviendra début 2022 et le choix du constructeur est prévu en février 2023. S’en suivront ensuite les études techniques jusqu’en février 2024 pour des livraisons échelonnées entre février 2025 et avril 2026.