Quelles sont les perspectives de TGL Group cette année ?
Nous allons atteindre un chiffre d'affaires de 210 millions d'euros. Cette hausse [+ 18 % sur un an, NDLR] est notamment portée par nos opérations de croissance externe comme le rachat de l'entreprise francilienne TBI Construction à la barre du tribunal, fin 2017. Pour ce qui est de l'activité, elle est très soutenue en Ile-de-France et reste bonne en Auvergne-Rhône-Alpes. Dans cette région, nous conduisons actuellement en entreprise générale les chantiers du CHU de Grenoble (28 M€) et celui du centre hospitalier de Voiron (26 M€). Globalement, notre carnet de commandes - construction et immobilier - pour l'année à venir se monte à 230 millions d'euros.
Où en êtes-vous du positionnement géographique de vos activités ?
Lors de l'écriture de notre projet Cap 2020, nous avions défini notre rayon d'action dans un triangle entre Paris, Nice et Montpellier en passant par Lyon. C'est chose faite aujourd'hui avec l'implantation du siège social de TGL Group à Lyon, la présence de nos agences de Champlan et Saint-Quentin-en-Yvelines en Ile-de-France, et notre filiale Floriot Travaux et Services maritimes basée à Hyères et Sainte-Maxime (Var) qui nous assure une visibilité dans le Sud.
TGL Group a intégré le programme « Accélérateur ETI » de Bpifrance. Que vous a apporté cette participation ?
Nous avons en effet été sélectionnés avec 23 autres entreprises et nous étions les seuls représentants du BTP. Ce programme nous a permis de prendre du recul et d'échanger avec d'autres dirigeants. Nous avions choisi de travailler sur les thèmes des ressources humaines, de la stratégie et de notre gouvernance. Sur le plan de la gouvernance, nous avons mis en place un Comex qui compte Céline Pomathiod-Carry, directrice générale, les principaux patrons d'activités, la DRH et le directeur financier du groupe. Ce travail nous a également conduits à restructurer nos activités autour de trois pôles : construction, immobilier et services.
« Un nouveau projet d'entreprise, Cap 2025, visera à tendre vers le modèle des “majorettes” »
D'entreprise de gros œuvre à l'origine, le groupe a évolué vers d'autres métiers. Pourquoi ?
Floriot [nom d'origine de l'entreprise, la marque existe toujours dans le pôle construction, NDLR] est une société qui a fêté ses 75 ans d'existence et qui, au cours de sa vie, a toujours développé de nombreuses activités dans le bâtiment et les travaux publics. Pour grandir et répondre de façon plus globale à nos clients, nous avons fait le choix d'intégrer d'autres corps d'état via des croissances externes.
C'est le cas du staff avec la reprise de Charbonnel Interiors, ou celui de l'ossature, de la charpente bois et de la couverture avec le rachat de l'entreprise SMJM. En acquérant TBI, nous sommes également en capacité d'assurer des travaux de cloisons-doublage et de menuiserie intérieure.
Pourquoi vous êtes-vous intéressés à la structure bois ?
Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, pour être en capacité de répondre à des macrolots béton-bois-couverture.
Ensuite, avec la raréfaction du foncier dans les grands centres urbains, la construction bois a du sens, notamment pour les surélévations. Dans le cadre de notre activité maisons individuelles, nous allons pouvoir réaliser des projets à ossature bois. Enfin, lorsque le marché de la construction bois sera mature, nous serons prêts !
Vous avez procédé à une intégration verticale des métiers de l'immobilier. Dans quel but ?
Notre filiale TGL Immobilier intervient aujourd'hui dans les métiers de la promotion immobilière, de la transaction de biens neufs pour le compte de promoteurs et sur le montage d'opérations de réhabilitation de bâtiments patrimoniaux en défiscalisation. Cette intégration nous a apporté une meilleure connaissance du métier de promoteur. A moyen terme, nous réfléchissons à l'élargissement de nos compétences vers la gestion de résidences spécialisées et la gestion locative.
Vous intéressez-vous à des marchés globaux ?
Avant de reprendre l'entreprise, il y a onze ans, j'ai occupé différents postes au sein de deux majors du BTP. Ces expériences m'ont ouvert aux marchés globaux. Nous réalisons quelques opérations en conception-réalisation en étant sélectifs car elles mobilisent beaucoup de moyens financiers, notamment en phase d'études. A Bourg-en-Bresse (Ain), nous avons ainsi réalisé une unité de soins longue durée sur le site du centre hospitalier de Fleyriat.
Par contre, nous développons une activité « entreprise générale ». Pour le compte d'Océanis Promotion, nous réalisons actuellement le chantier du campus ECLA à Massy-Palaiseau (Essonne), campus qui comprend une résidence étudiante de 1 045 logements. Pour autant, je n'ai pas la volonté de convertir Floriot à ce type de marché. Nous sommes et resterons une entreprise de gros œuvre, capable d'intervenir en entreprise générale ou en conception-réalisation sur certains projets.
"Nos métiers seront fortement impactés par les aspects environnementaux et énergétiques"
Vous conduisez à Lyon un projet 100 % privé de salle multifonction qui accueillera les matchs du club de Tony Parker. Où en est-il ?
Effectivement, nous portons avec le promoteur DCB International et l'architecte Pierre Barillot la conception, la construction, le financement et l'exploitation d'une telle salle qui accueillera l'équipe de l'Asvel, des événements culturels et des rencontres business to business pour les entreprises. Elle disposera de 10 500 places assises et 12 000 places assis-debout.
Ce projet représente un investissement global de 100 M€ que nous financerons avec nos partenaires. Nous lancerons les travaux en juin 2019, après l'adoption du PLU-H par la métropole de Lyon.
Avec la création de votre pôle « services », vous vous éloignez de votre cœur de métier…
Ce pôle, qui comprend un restaurant gastronomique, un fabricant d'enceintes de luxe et un cabinet de conseil RH, fonctionne avant tout comme un incubateur. Ces intégrations sont la résultante de rencontres avec des personnalités, qui m'ont donné envie de faire un bout de chemin avec elles.
Comment voyez-vous l'évolution de votre activité ?
Nos métiers seront fortement impactés par les aspects environnementaux et énergétiques. Sous doute, la filière sèche émergera-t-elle davantage. La raréfaction du foncier nous obligera à travailler sur la transformation des bâtiments existants, sur leur réhabilitation. Le projet de loi Elan va dans ce sens. D'autres changements pointent déjà comme le travail sur les nouveaux usages… Ma seule certitude est qu'il ne faut pas trop anticiper les évolutions mais être suffisamment mobile et agile pour s'adapter rapidement.
Quelles seront les prochaines étapes de votre développement ?
Dans l'immédiat, nous allons nous attacher à poursuivre la structuration du groupe pour asseoir nos fondations.
Ensuite, nous écrirons un nouveau projet d'entreprise, Cap 2025, qui visera à tendre vers le modèle des « majorettes ». Un modèle dans lequel une bonne assise financière et technique assurera la pérennité de l'entreprise.
TGL Group en chiffres
600 collaborateurs
178 M€ de chiffre d'affaires en 2017
3 pôles d'expertise : construction, immobilier et services
