La visite fin mai à Bègles et à Bordeaux de Pierre Sallenave, directeur général de l'Anru, a permis de faire un point sur l'avancement de la transformation du quartier Terres-Neuves et sur l'action d'InCité pour le réaménagement du centre-ville de Bordeaux (voir « Le Moniteur » du 21 mai, p. 43).
« La première priorité est de travailler en synergie avec les habitants », estime Jean-Etienne Surlève-Bazeille, adjoint à l'urbanisme. Primordial pour transformer profondément ce quartier nord de la ville, situé au sud de la gare de Bordeaux.
« La première bataille fut de faire prolonger le tram jusqu'au quartier Terres-Neuves. Il a fallu détruire des tours sur le trajet du tram, puis le faire traverser la ville jusqu'au futur lycée Kyoto de Bègles, explique l'élu. Michel Cantal-Dupart a signé le premier plan d'urbanisation du secteur, travaillant en îlots autour d'un nouvel axe central. Puis Tania Concko nous a fait changer de perspective en portant toute l'attention à l'espace public. »
Le quartier se développe autour d'une ancienne caserne. La Saemcib en est l'opérateur principal, à la fois bailleur (162 logements réhabilités, 324 logements neufs) et aménageur, via une convention publique d'aménagement. « Cette procédure nous a permis d'aller vite et de lancer en quelques années, dans le cadre de la convention Anru, la transformation du quartier. On n'aurait pas pu le faire dans le timing classique d'une opération en ZAC, qui aurait mis au moins cinq ans à sortir », explique André Lassansaa, directeur général de la Saemcib. Et les moyens sont là : l'opération de renouvellement urbain de Bègles signée avec l'Anru en avril 2005 porte sur 81 millions d'euros, avec un apport de 23 millions de l'Anru.
« En tant que bailleur social, nous n'aurions jamais pu lancer une opération de cette ampleur sans l'aide de l'Anru », témoigne André Lassansaa. Sont prévus la démolition de 286 logements (la première tour est tombée l'hiver dernier), la réhabilitation de 672 logements, la construction de mille logements, dont 30 % de locatifs sociaux, 30 % en accession et 40 % en locatif privé. Le tout alimenté par une chaudière biomasse. La plupart des programmes lancés répondent aux labels THPE, voire BBC.
Dans l'ancienne caserne émerge également un parc de l'économie créative, avec des sociétés d'arts visuel et graphiques, et de communication. Bègles devrait accueillir 15 000 nouveaux habitants d'ici à vingt ans.
