Suspense autour de la liste des pôles de compétitivité

C’est finalement mardi que l’on connaîtra la liste des "pôles de compétitivité" retenus par le Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (Ciadt) à Matignon.

Le Ciadt au cours duquel sera arrêtée la liste des pôles de compétitivité faisant l'objet d'un "label", a été reporté au 12 juillet à Paris, a annoncé vendredi Christian Estrosi, ministre délégué à l'Aménagement du territoire.

Le nombre des pôles, probablement "entre dix et vingt", précise-t-on de source gouvernementale, n'était pas fixé à l'avance et devait dépendre de leur contenu, mais surtout de leur coût. L'enveloppe totale est établie à 750 millions d'euros sur trois ans (2005 à 2007), dont 450 millions provenant de l'Etat.

Ce budget ne serait toutefois "pas figé" et "pourrait être légèrement réévalué si les projets choisis le nécessitaient" après expertise, assure-t-on de même source.

Les "critères de sélection sont multiples : la crédibilité, la masse critique, la visibilité, la synergie entre les acteurs et surtout avoir une visibilité et une lisibilité suffisantes pour être armé dans la compétition mondiale", a souligné le ministre de l'Economie Thierry Breton.

L'appel à projets, qui a duré près de trois mois - début décembre à fin février - a été dépassé par son succès. Le gouvernement en a reçu 105, venant de toutes les régions et concernant tous les secteurs de l'économie, de l'agro-alimentaire aux biotechnologies en passant par le multimédia, les transports, l'énergie ou le textile.

De nombreux dossiers ne pourront être retenus, mais le gouvernement souhaite en aider d'autres, dont le financement reste à définir. Matignon pourrait donc annoncer mardi un deuxième label, les "pôles d'excellence" ou "territoires de performances".

Les projets éligibles pour ce deuxième label seront "basés sur la même conception et la même philosophie d'innovation et de dynamique créatrice d'emploi que les pôles" mais dotés d'"une visibilité internationale plus réduite", avait déclaré l'ancien secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire Frédéric de Saint-Sernin.

La création de pôles de compétitivité associant entreprises, centres de formation et unités de recherche avait été annoncée par le gouvernement en septembre 2004, en plein débat sur les délocalisations et leurs conséquences sur l'emploi.

Le sujet reste sensible. Selon un sondage Louis Harris publié fin juin, les délocalisations sont la principale crainte des salariés français (61%), devant le chômage (46%) et la baisse du pouvoir d'achat (44%).

Une récente étude de l'Insee estimait leur impact à quelque 13.500 pertes d'emplois industriels par an sur la période 1995-2001. A l'aide de sa propre méthode de calcul, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a chiffré cette perte à quelque 650.000 en 20 ans.

Un rapport du Sénat vient d'évaluer à 202.000 les emplois de services qui seront perdus en France du fait des délocalisations ou des non-localisations sur la période 2006-2010.

Le secteur de l'aménagement du territoire est passé dans le nouveau gouvernement de la tutelle du ministère de l'Equipement à celle du ministère de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, avec pour titulaire un de ses proches, Christian Estrosi.

Mardi, à l'issue du Ciadt, le ministre de l'Industrie François Loos doit, selon son agenda, se rendre à Lyon pour la présentation du projet "Lyonbiopôle".

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