La transformation du site minier était envisageable par le potentiel offert par les grandes structures industrielles. Mais les espaces n’étaient que des espaces interstitiels à revaloriser. L’intervention des Vetsch et Nipkow a donc consisté à rendre une échelle humaine à cette longue traversée, à procurer des lieux de rencontre et de communication, à redonner des sensations, comme celles des changements de temps. C’est pourquoi le projet s’appuie entre autres sur la présence éphémère ou non de l’eau en plusieurs endroits. Ainsi, dans l’une des cours, le sol est recouvert d’un revêtement à base de poudre d’acier corrodé. De légers creusements dans cette étendue horizontale génèrent la création de flaques d’eau qui se forment en fonction des précipitations et prennent un éclat métallique particulier dans la couche d’asphalte chargé de poudre d’acier. A la place d’un ancien rail de guidage des wagonnets, un fil d’eau – en fait un canal de drainage en béton – mène de l’ancien puits de mine au nouveau bâtiment de logements. Dans le sol en béton clair de la longue place Katharina Sulzer est incrusté un tapis de gravillons colorés, cerné d’une rigole de collecte d’eau de pluie en acier brut. A une extrémité sont disposés deux grands bassins de faible profondeur (21 cm) dans lesquels des plaques d’acier carrées (x2m) s’inscrivent telles des îles. Dans le profil de rive, une goulotte acier intègre un éclairage périphérique en fibre de verre. Les sièges sont disposés aléatoirement à partir d’un certain nombre de points fixes dans le sol auxquels ils sont reliés par un câble métallique.



