La transmission d'un patrimoine qui a défié les siècles était au coeur de l'une des réflexions menées dans le cadre des 4e assises du patrimoine Grand Sud-Ouest se déroulant à Bordeaux. Les techniques employées depuis une dizaine d'années contribuent à une sauvegarde de ces monuments éprouvés par le temps et leur environnement.
Le laser (light amplification by stimulated emission of radiation) est régulièrement réservé à la statuaire et convient à l'ensemble des matériaux, grès, calcaire, granit... Il associe un effet thermique et mécanique qui fragmente la croûte noire recouvrant la pierre, réalisant un nettoyage efficace et localisé. D'où sa contre-performance : une lenteur d'exécution et un coût important. Il est essentiellement utilisé en association avec d'autres techniques comme le microsablage et l'application de compresses. Les développements de la recherche s'attachent à une utilisation sur de grandes surfaces. Concernant la pierre calcaire, la technique de la biominéralisation fait ses preuves pour reconstituer l'épiderme altéré.
Intervention d'entreprises agréées
Testée in situ sur un versant de l'église de Thouars en 1993, après la mise en évidence de l'origine biologique dans la formation des carbonates, la technique consiste en une association bactérienne qui produit la formation d'un agrégat biominéral cristallin. Dans les aspérités de la pierre ensemencée par un bouillon bactérien nourri par un liquide organique stimulé, la multiplication bactérienne forme un film naturel de protection intimement relié à la pierre d'origine. Le procédé, breveté par la société Calcite Bioconcept, est facile d'emploi mais nécessite toutefois l'intervention d'entreprises agréées encore rares dans la région. Les applications réalisées sur des édifices religieux intègrent la création d'un produit de mortier biologique utilisé spécifiquement sur la statuaire.
Dans les dix ans, il faut malgré tout renouveler le traitement laser ou biominéralisation. Le lifting reste un moyen superficiel de refaire peau neuve.