A nouvel exécutif, nouvelle ère pour le principal projet urbain de Strasbourg (Bas-Rhin) : le scénario était largement dessiné à l’avance pour les Deux-Rives.
Ses premières lignes s’en écrivent, elles sont consacrées à la gouvernance. La Société publique locale (SPL) des Deux-Rives change de président.
Jean Werlen, conseiller municipal et jusqu’à récemment dirigeant d’un cabinet d’urbanisme, succède depuis le 24 septembre à Roland Ries. Ancien maire, ce dernier est le « père fondateur », en 2014, de cette entreprise publique locale dédiée pour l’essentiel au façonnage du nouveau morceau de ville, plus spécifiquement à l’aménagement de sa ZAC de 74 hectares à la frange orientale du projet, conduisant jusqu’au Rhin et même en territoire allemand sur quelques centaines de mètres.
Surtout, la direction générale évolue, et à double titre. Eric Bazard, qui occupait le poste depuis la création, a été remercié. Il est remplacé par Eric Hartweg, directeur opérationnel de la Société d’aménagement et d’équipement de la région de Strasbourg (Sers) qui va prendre par la même occasion la direction générale de cette société d’économie mixte née en 1957.
C’est donc un pilotage commun entre la jeune SPL et la SEM historique qui va s’instaurer. Une « solution » logique selon Jean Werlen compte tenu que la Sers a aménagé la majeure partie de sa partie à l’ouest de Deux-Rives, à partir des années 1990.
Incarnation de l’ancienne équipe municipale
La nouvelle gouvernance « n’est pas une sanction » du travail d’Eric Bazard, prend soin de préciser Jean Werlen. Elle n’en marque pas moins un changement de cap, qui était attendu de la part de la nouvelle municipalité écologiste : la jeune histoire de la SPL des Deux-Rives s’est largement incarnée en l’ancien maire socialiste... et en son premier adjoint et dauphin Alain Fontanel (LREM), battu en juin dernier et devenu chef de file de l’opposition municipale.
L’étape suivante, décisive, tiendra au contenu du programme : où l’équipe conduite par Jeanne Barseghian (EELV) placera-t-elle le curseur entre continuité et rupture ? La ZAC des Deux-Rives dans sa configuration actuelle représente un bâti conséquent à son terme (400 000 m2), mais elle n’est pas synonyme de bétonnisation avec certaines de ses réalisations et projets en structure bois.
Le plan-guide qui la fonde, œuvre de l’agence de paysage et urbanisme TER, répond à l’objectif de revaloriser l’eau des bras délaissés du Rhin et la forêt rhénane. Des premières réponses devraient surgir dans quelques semaines, en parallèle de la mise au point de la modification du PLU intercommunal devant renoncer à l’objectif chiffré de construction de logements, situé à 3 000 par an pour l’ensemble de l’Eurométropole de Strasbourg.