Saint-Simon (Cantal) Une maison écologique et facile à habiter

Un maître d’ouvrage impliqué, un architecte qui se pique au jeu du bioclimatique... Au résultat, une maison familiale écologique et saine, à l’architecture volontariste, qui revendique une grande simplicité d’utilisation et privilégie l’inertie thermique et les apports solaires.

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Lorsque Claire et Sylvain Rimbault rencontrent l’architecte Simon Teyssou, leur projet est déjà mûrement réfléchi. « Nous nous sommes rapidement orientés sur une construction bois puis, en creusant le sujet, nous avons opté pour une maison bioclimatique, écologique et saine », racontent-ils. Le cahier des charges tenait aussi compte du mode de vie de cette famille de cinq personnes, dont trois enfants en bas âge : une grande surface, quatre chambres à l’étage, des volumes différents pour les parents et les enfants, une baie vitrée qui traverse la maison, etc. Et une allure qui sort de l’ordinaire ! A partir de là, l’architecte a créé une maison dont la forme, reconnaît-il sans peine, est « osée » : des volumes et des toitures décalés, des pièces toutes différentes les unes des autres, et aucun angle droit.

Matériaux locaux. « Ce n’est pas la seule approche bioclimatique qui a déterminé ces formes », souligne Simon Teyssou. Cependant, cette maison construite au point haut d’une parcelle en pente vers le sud, située en bordure de la « route des Crêtes », à 900 mètres d’altitude, à 7 km d’Aurillac, « respecte les préceptes de base de l’architecture bioclimatique » : plan compact en éventail, présence de locaux tampons au nord (atelier, cellier, cuisine, toilettes) et absence d’ouvertures, pans de toitures qui descendent très bas, maximum de surfaces vitrées au sud et sud-ouest avec des débords de toit et d’étage suffisants pour limiter les apports solaires en été, lorsque le soleil est à son zénith, agencement intérieur qui facilite la diffusion de la chaleur en hiver, etc. A l’exception de la dalle béton du sol, du mur en briques sur lequel prend appui le poêle, le bois règne en maître dans les lieux.

Les parois sont constituées de panneaux préfabriqués en usine en contreplaqué Triply posés sur une ossature en Douglas massif. La charpente est également réalisée en Douglas. Murs et toits sont recouverts d’un bardage, ainsi que de bardeaux de mélèze brut en 16 mm, dont la couleur grisaille rappelle la pierre de lauze des couvertures traditionnelles de la région. A l’intérieur, l’escalier, le plancher de l’étage et les parements des murs sont en pin. « Nous avons choisi exclusivement des matériaux d’origine locale », soulignent les propriétaires. L’isolant – de la ouate de cellulose – est également issu du bois et provient du recyclage de l’industrie papetière. Ce qui permet à la maison de « respirer » naturellement, disposition qui a évité l’installation d’une VMC (ventilation mécanique contrôlée).

Une maison adaptée au mode de vie. Les capteurs solaires (15 m2) installés sur le pan sud le plus élevé de la toiture, selon une pente de 45°, fournissent les calories nécessaires au ballon d’eau chaude sanitaire et au système de chauffage par le sol (« plancher solaire »). En été, une « boucle de décharge » dans le sol évite les surchauffes. « Des options d’une rare efficacité : cet hiver nous n’avons pratiquement pas eu recours à l’électricité pour l’eau chaude et nous avons brûlé à peine plus d’un stère de bois », souligne Sylvain Rimbault. Si l’architecture de cette maison peut apparaître « compliquée », son fonctionnement est en revanche très simple : « Le principe de la maison bioclimatique veut que l’habitant sache faire fonctionner la machine. Ce qui suppose aussi d’adapter la maison au mode de vie de la famille », souligne Simon Teyssou. « Cette maison montre qu’il est possible d’avoir un système simple et sans grande contrainte pour un coût raisonnable », observe de son côté Sylvain Rimbault. Propos tempéré par Simon Teyssou : « Le maître d’ouvrage a réalisé de nombreuses tâches. Cette part d’autoconstruction nous a permis d’utiliser des matériaux plus coûteux », souligne l’architecte qui construisait là sa première maison à ossature bois bioclimatique. Expérience couronnée de succès : « J’ai découvert tout un univers et j’ai appris en même temps que mes commanditaires. C’est une expérience très enrichissante qui m’a permis de devenir un spécialiste du sujet ! »

Maîtrise d’ouvrage : privée (Sylvain et Claire Rimbault).

Maîtrise d’œuvre : Simon Teyssou, architecte.

Entreprises : Daniel (gros œuvre), MC Bois (menuiseries extérieures bois), Habitat Energie (chauffage), Ambiance Bois (charpente).

Surface habitable : 165 m2.

Coût : 137 000 euros TTC.

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