SAINT-JACQUES-DE-LA-LANDE : Habitat individuel dense en centre-ville

Des îlots de maisons individuelles en centre-ville : le paradoxe n'est qu'apparent. A Saint-Jacques- de-la-Lande (Ille-et Vilaine), les lotissements ont trouvé leur place dans un projet urbain ambitieux et fortement contrôlé par la ville.

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Saint-Jacques-de-la-Lande, dans la périphérie de Rennes, s'est lancé depuis une dizaine d'années dans la construction d'un centre-ville. La commune est, en effet, séparée en deux pôles urbains distants de 5 kilomètres : au nord, l'extrémité d'un faubourg de Rennes ; au sud, le bourg ancien, qui jouxte l'aéroport. Le projet urbain - en cours de réalisation - est situé à mi-distance de ces deux quartiers. Il affiche résolument les signes de la centralité : maillage orthogonal des rues, immeubles collectifs en R 4 ou R 5, commerces, médiathèque, collège, nouvelle mairie... La démarche adoptée par le maire, Daniel Delaveau, vise à lutter contre le mitage de la campagne qui caractérise la périphérie rennaise : « Ce qui fait la richesse d'une ville, c'est le frottement, la confrontation, le mélange des catégories sociales, le mélange des formes d'habitat », estime-t-il. Un choix volontariste, clairement assumé par la ville, qui assure la maîtrise d'ouvrage urbaine en régie directe, sans passer par l'intermédiaire d'une société d'aménagement. Et qui a mis en place un atelier municipal d'urbanisme, à la fois lieu de gestion des rapports entre les architectes et les promoteurs et lieu d'information et d'échanges avec la population.

Mais si le processus de fabrication urbaine est étroitement contrôlé, il n'en échappe pas pour autant aux desiderata du marché, toujours très demandeur de maisons individuelles. En frange ouest du nouveau centre-ville, là où le terrain descend doucement vers le bocage et les étangs de la vallée de la Vilaine, une petite dizaine d'îlots recevront donc de l'habitat individuel. Sur ces terrains à vocation purement résidentielle, l'urbaniste Jean-Pierre Pranlas-Descours a pris soin de prévoir une typologie diversifiée : de petits collectifs en R 3 assurent la transition avec la zone dense, des logements intermédiaires (groupés par deux ou trois, en R 1 ou R 2) bordent les voies qui descendent le coteau, tandis que l'intérieur des îlots est réservé aux maisons individuelles avec jardin. Mais pas question de renoncer à la qualité urbaine : chaque promoteur, public ou privé, se voit imposer le respect du projet végétal et paysager de l'agence Bruel-Delmar - paysagistes pour l'ensemble du quartier - et le choix d'un architecte parmi une liste de trois ou quatre proposés par la ville. Ces contraintes n'ont pas fait fuir les promoteurs, puisque quatre îlots sont en cours d'étude ou de réalisation, tandis que le premier est achevé depuis le mois d'avril (David Cras, architecte).

Le traitement paysager commun donne son unité et sa cohérence à l'ensemble. Les paysagistes ont marqué les continuités entre le bocage qui file à l'ouest et les lotissements : les voies de desserte, dans la pente ou suivant les courbes de niveau, sont soulignées par des alignements arbustifs, les coeurs d'îlots sont parsemés d'arbres fruitiers et les limites privatives sont traitées en haies de charmilles. Plus diversifiés sont les plans-masses. David Cras a regroupé les 27 maisons deux par deux, sur des parcelles de 300 mètres carrés, étirées dans la pente. Alternant façades béton et revêtement bois, elles s'égrènent sur trois bandes parallèles aux courbes de niveau. Chez Christian Devillers, la quasi-totalité de l'îlot est occupée par 70 maisons sur des petites parcelles de 150 mètres carrés comprenant un garage et un jardin. La desserte se fait par une série de venelles en impasse et un chemin piéton qui traverse l'îlot en son centre. Ces accès découpent des groupements de 10 maisons dont les centres sont occupés par les jardins. Enfin, le groupe CITArchitecture a réparti 18 maisons individuelles de part et d'autre d'une voie de desserte centrale unique. Deux typologies dominent : des maisons isolées étirées en longueur dans la profondeur de la parcelle et des maisons associées deux par deux plus compactes.

FICHE TECHNIQUE (p.134) :

Ilot 18 : 27 logements individuels en accession

Maîtrise d'ouvrage : Lamotte constructeur

Maîtrise d'oeuvre : David Cras, architecte ; Yannick Bohuon, Thierry L'Hermine, assistants

Ilots 14-15 : logements individuels en accession sociale

Maîtrise d'ouvrage : ARC Promotion

Maîtrise d'oeuvre : Christian Devillers, architecte ; Bertrand Pascarel, Vincent Andrieu, assistants

Ilots 16-17 : 35 logements semi-collectifs et 18 maisons individuelles en accession

Maîtrise d'ouvrage : Coop Habitat, Aiguillon construction, Habitation familiale

Maîtrise d'oeuvre : CITArchitecture (Pascal Lefebvre, Lucas Meister, Denis Cronier)

PHOTO :

Les maisons individuelles seront implantées sur les terrains bocagers, à proximité immédiate des immeubles déjà construits.

PLAN, PHOTOS :

Le premier îlot de maisons individuelles est réalisé par david cras.

Les maisons sont regroupées deux par deux, de part et d'autre des voies de desserte, sur des parcelles de 300 mètres carrés étirées dans la pente. de haut en bas, plan-masse, vue sur les façades, vue sur les profondeurs de parcelles.

DESSIN, PLAN :

Ilot en projet (Citarchitecture), 18 maisons individuelles occupent le coeur d'îlot, tandis que son périmètre est ceinturé de petits collectifs. En haut, coupe transversale sur l'îlot ; en bas, plan-masse.

DESSIN,PLAN :

Ilot en projet (Christian Devillers), 70 maisons en occupent la presque totalité sur des petites parcelles de 150 mètres carrés. La desserte se fait par des venelles en impasse. En bas, élévation sur façade ; en bas, plan-masse.

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