Routes et terrassement Routes En trois ans, -20%

De 1994 à 1997, le marché intérieur de la route aura chuté de 20 %. Autrement dit, le marché qui, en valeur, pesait naguère 50 milliards de francs par an, ne vaut plus désormais que 40 milliards de francs.

Les principaux facteurs de cette récession sont publics : l'Etat qui, unilatéralement, a prorogé sur six ans, au lieu de cinq ans, la durée des contrats de Plan Etat-régions (alors même que le taux d'exécution accusait un retard de 20 %) ; la baisse des investissements des conseils généraux, principaux donneurs d'ordre publics de la route (les trois quarts des budgets d'investissement des départements étaient, il y a peu, affectés aux travaux routiers).

En 1996, la chute s'est accélérée : - 9 % par rapport à 1995. Dans le même temps, les effectifs ont fondu de 5,6 %, selon l'Usirf (Union des syndicats de l'industrie routière française). Dans ces conditions, la seule alternative laissée aux entreprises est la restructuration. Et elles vont bon train.

Chez Bouygues, Colas, qui avait repris Sacer, a hérité de la Screg l'an dernier. La Générale des eaux a mis fin, elle aussi, à la concurrence interne au sein de la SGE : Roger Martin, ex-gérant de Cochery-Bourdin-Chaussé, pilote désormais un pôle comprenant Cochery et Viafrance, ainsi que les routières allemandes de SGE VBU (soit, plus de 10 milliards de francs).

Chez GTM-Entrepose (Lyonnaise des eaux), Jean-Claude Roude, président de Jean Lefebvre, a filialisé ses agences régionales pour faciliter les restructurations, imitant en cela le mouvement engagé un an auparavant par Bruno Tabarié pour les routières d'Eiffage (SCR, Beugnet et Gerland Route).

Cependant, la baisse du marché n'est pas achevée : Henri Mouliérac, le président de l'Usirf table sur une baisse de 5 % en 1997. Tous les clients des routières, Etat en tête ( 7,4 % cette année), affichent des investissements en recul, sauf pour le secteur autoroutier qui, avec 21,9 milliards de francs en 1997 (19,8 milliards en 1996) et plus de 1 100 km en cours de travaux, reste l'unique motif de satisfaction du secteur (voir tableau ci-contre).

TABLEAU : LES INVESTISSEMENTS AUTOROUTIERS A LA BAISSE

GRAPHIQUE : ROUTES : LA DESCENTE AUX ENFERS

Malgré la progression des investissements des sociétés d'autoroutes, le marché de la route baisse régulièrement. En effet, ces sociétés ne représentent que 8,8% de la clientèle des entreprises, loin derrière les communes (32,5%), les départements (17,8%) et le privé (27%). Autre facteur pénalisant : la faiblesse des crédits d'entretien, 3,1 milliards en 1997 pour le réseau national, alors qu'il faudrait 12 milliards.

POUR INFO : CHIFFRE D'AFFAIRES : 48,517 milliards de francs en1995, (-5,6%). 44 milliards en1996 (-9%).

NOMBRE D'ENTREPRISES : 1500

EFFECTIFS : 75 000 salariés.

TENDANCE 1997 : à la baisse (-7%)

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !