Après fouilles et dépollution, l’aménagement de l’écoquartier Luciline-Rives-de-Seine, confié à l’architecte urbaniste Christian Devillers, commencera en 2012. Son idée : un découpage en îlots, traversés d’un mail central très végétal, parallèle à la Seine. « Le site offre l’occasion de créer un quartier ouvert, une grande mixité entre vie urbaine et habitat, et un espace public novateur où l’eau joue un rôle déterminant : géothermie sur nappe d’eau souterraine, mise au jour de la rivière Luciline, canaux de surface, noues, exutoire vers la Seine, etc. », précise l’urbaniste.
La réflexion autour d’une reconquête urbaine de Rouen vers l’ouest, au nord de la Seine, remonte aux années 1990. Plusieurs espaces publics ou infrastructures l’ont initiée : reconversion de l’hôtel-Dieu en préfecture par l’architecte Jean-Michel Wilmotte en 1993, aménagement progressif des quais en 1998, réhabilitation des hangars portuaires, ouverture du centre commercial Docks 76 en 2009 et, surtout depuis 2001, desserte par un TCSP baptisé Teor (Transports est ouest de Rouen).
Programme européen Future Cities
Autre étape déterminante : l’adoption d’un schéma directeur en 2001, qui retient l’ouest rouennais comme lieu prioritaire du développement de l’agglomération. Quatre ans plus tard, la ZAC Luciline est créée, une surface de 9 ha sur un espace potentiel de 14 ha (ses contours ont été modifiés en juillet). Le maire centriste, Pierre Albertini, veut alors un quartier d’affaires, avec 70 000 m de bureaux. « Le foncier est rare, le site magnifique. Je préfère de la vraie ville avec logements, services, commerces et bureaux », rectifie Valérie Fourneyron, qui lui succède en 2008. La députée socialiste parvient à inscrire ce projet dans le programme européen Future Cities, grâce notamment à un recours massif à la géothermie via le fleuve. Les premiers immeubles, livrables fin 2013, prendront place sur l’îlot A. Cirmad Prospectives y construira 65 logements, avec commerces en rez-de-chaussée, confiés à l’architecte François Leclercq.
En retrait par rapport au fleuve, le même promoteur proposera deux autres bâtiments conçus par des cabinets régionaux, Atelier des 2 Anges (40 logements BBC) et Bureau 112 (31 logements sociaux et passifs). Dans les mêmes délais, Sogeprom livrera en front de Seine 7 400 m de bureaux imaginés par FHY.
Un appel à candidatures pour promoteurs vient d’être lancé par l’aménageur concernant les îlots F et G, au nord du mail central. Ils seront dédiés principalement au logement (6 500 m et 5 000 m), en accession à coût maîtrisé surtout. L’achèvement de l’écoquartier est envisagé pour 2025.

