Durant tout l'été, le District de l'agglomération rouennaise présente une exposition consacrée au projet de réalisation d'un système de transport en commun sur l'axe Est-Ouest de l'agglomération. L'avis du public pourra y être recueilli. Dans le même temps, les réunions publiques se multiplient et le débat se poursuit dans la ville, via la presse locale.
Le choix technique entre les trois solutions encore en course après un appel d'offres sur performance (Tramway TVR ou Télébus) est prévu pour le 11 juillet en Conseil du District. Mais la date ne sera pas forcément tenue. « Les élus sont confrontés à un choix difficile, tant il est impossible de comparer l'incomparable. L'irrationnel prend une part importante dans ce débat. Dans un premier temps, le choix se fera peut-être entre les modes terrestres et le mode aérien », déclare Pascal Godon, directeur général des services techniques de la ville de Rouen et « père » de la ligne no1 du métro-bus.
L'architecte parisien Jean-Marie Hennin sait que son projet de téléphérique urbain (en partenariat avec Bouygues, GTM, Otis et Poma) ne « joue pas dans la même cour » que les solutions terrestres pour lesquelles les grands groupes industriels se battent sur des marchés potentiels de plusieurs milliards. Mais il argumente : « Nous présenterons le seul véritable dossier en site propre. Il s'agit d'une technique industrielle de pointe au service d'un véritable projet urbanistique de société ».
Entre l'aérien et le terrestre
Le télébus de Rouen se propose de relier le campus du mont Saint-Aignan aux cités de l'Est de la ville en passant en rive de Seine, avec un franchissement du fleuve par l'Ile-la-Croix. « Soit un trajet de 10 km, là où les modes terrestres, du fait des pentes et de l'étroitesse des rues en centre-ville, proposent 13 kilomètres », souligne Jean-Marie Hennin. Pour ce projet, estimé à 1 milliard de francs, le groupement du télébus propose d'implanter sur le trajet de la seconde ligne, 19 stations et 35 poteaux, ce qui donne 50 points de contact dans la ville. C'est-à-dire un impact du chantier bien moindre que lors de la construction de la première ligne.
Les câbles passent à 6 mètres au-dessus de tout obstacle et c'est le seul projet en site propre, sans carrefour. Le Télébus totalement automatique propose des départs toutes les minutes aux heures de pointe, tandis qu'il permet aux heures creuses, d'utiliser une seule cabine d'une capacité de 50 personnes. « C'est pourquoi, il vaut mieux nous comparer à un Val qu'à un tramway », précise Jean-Marie Hennin. Quant à l'articulation du Télébus avec le Métrobus et les autres modes, elle se ferait aux stations Embarcadère, Théâtre des Arts, République et Gambetta.