Rezé : clap de fin pour l'aventure de Transfert

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Le toboggan rappelant les anciens abattoirs pourrait être l’un des rares éléments de Transfert à être conservé dans le projet urbain.

C'est l'histoire d'un rendez-vous raté entre deux univers qui auraient pourtant tant de choses à partager : l'art et l'urbanisme. Installé depuis 2018 sur une vaste friche du secteur Basse-Ile de la ZAC Pirmil-les-Isles, à Rezé, au sud de Nantes (Loire-Atlantique), le projet d'urbanisme culturel transitoire Transfert animé par Pick-Up Production s'éteindra le 18 septembre.

Doté d'un budget important (4 M€, dont 2,6 M€ de Nantes Métropole pour le lancement, puis entre 2,5 et 3 M€ les années suivantes), il devait animer le site et apporter une réflexion artistique sur la ville de demain, dont Nantes Métropole Aménagement et l'équipe de maîtrise d'œuvre urbaine pilotée par Obras auraient pu tirer profit. Mis en place en 2019, un laboratoire de recherche-action animé par une sociologue a ainsi permis à Transfert de formuler plusieurs recommandations comme celles de conserver dans l'espace public des marqueurs de son histoire, d'accompagner la phase chantier ou encore de créer un îlot dédié aux arts urbains.

Héritage a minima. Finalement, le legs de cette aventure artistique et culturelle au projet urbain sera bien mince. « Globalement, nous avons essuyé des refus », résume Nicolas Reverdito, directeur de Pick Up Production qui espère qu'un élément du site de Transfert, comme le toboggan en forme de crâne de vache, rappelant les anciens abattoirs par exemple, pourra être conservé. « Nous devrions également réussir à ce que chaque îlot intègre une clause culture, mais celle-ci serait incitative », ajoute-t-il. En revanche, pas question pour Transfert de poursuivre l'aventure en révélant les chantiers à venir à travers un regard artistique ou en faisant des supports pédagogiques.

Cet héritage a minima ne surprend guère car depuis cinq ans, les équipes de Transfert et celle du projet urbain n'ont guère eu d'occasion de se rencontrer. « Il y a certes eu la pandémie et un moratoire sur la ZAC à l'issue des élections municipales, mais pendant deux ans, il n'y a pas eu de discussions, regrette Fanny Broyelle, directrice adjointe de Transfert en charge du laboratoire. Entre les mondes de la culture et de l'urbanisme, c'est comme si chacun évoluait sur des lignes parallèles ». Y compris au sein des services de Nantes Métropole.

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