La maire d’Aubervilliers, Mériem Derkaoui, n’a pas du tout apprécié le nouveau retard pris par le prolongement de la ligne 12. Le mercredi 19 septembre 2018, la RATP avait annoncé un report du calendrier, avec une mise en service décalée au mois de décembre 2021, soit deux ans de retard par rapport au planning initial. « J’ai décidé de saisir la justice afin de faire la lumière sur les responsabilités de chacune et de chacun depuis le premier coup de pioche », a annoncé la maire PCF.
Lors du conseil municipal organisé le même mercredi soir, l’élue de Saint-Saint-Denis a dénoncé « ce qui ressemble clairement à un scandale tant la défaillance de l’Etat, des constructeurs, d’IDF Mobilités et de la RATP est flagrante dans ce chantier qui a débuté en 2012 ».
Débuté en 2012 et confié à un groupement mené par Vinci Construction, le chantier, qui prévoit la construction d’1,5 km supplémentaires entre la station Front Populaire et Aubervilliers a connu plusieurs reports à cause de difficultés techniques. La RATP a notamment justifié ces incidents par le « changement de méthodes constructives » et le « rephasage des travaux ». Des problèmes dans le dispositif de maintien de congélation des sols continuent de persister pour la station de la Mairie d’Aubervilliers.
Audit indépendant
« Qui peut croire qu’au XXIe siècle, il faudrait dix ans pour réaliser seulement 1,5 kilomètre de station ? », s’interroge Mériem Derkaoui, qui en « appelle désormais au chef de l’Etat, Emmanuel Macron, afin de débuter un audit indépendant ».
Dans une lettre adressée à la maire d’Aubervilliers, Valérie Pécresse rappelle que ni la Région, ni Ile-de-France Mobilités n’interviennent dans le financement et le pilotage du projet, assuré par la RATP. « Le combat légitime pour l’arrivée du métro ne doit pas autoriser des attaques politiques gratuites et injustifiées », a ajouté la président de la région Ile-de-France, tout en disant comprendre « l’exaspération » de l’édile concernant ces retards.
De son côté, Stéphane Troussel, le président PS du conseil départemental, appelle la RATP a « tout mettre en œuvre pour réduire ce retard et les surcoûts » et convie tous les acteurs de ce projet (Région, RATP) à se réunir autour d’une table.