L'usine de traitement des déchets en cours de construction à Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle) constitue une première mondiale en matière de valorisation des produits sodiques contenus dans les résidus d'épuration des fumées d'incinération d'ordures ménagères (refiom). Dénommé Resolest, le site mobilise un investissement de 5,3 millions d'euros (35 millions de francs) répartis entre le chimiste Solvay et le groupe belge Watco, spécialisé dans le traitement des déchets. Le projet associe le procédé Neutrec Gaz, développé par Solvay, à la technique Solatech, mise en oeuvre par Watco. Il permet de réduire de 125 à 50 kg le poids des déchets ultimes générés par l'incinération d'une tonne d'ordures ménagères, tout en produisant 60 kg de saumure utilisable dans la production de carbonate de sodium.
Piéger les polluants
Utilisé par une quinzaine d'incinérateurs en France, le procédé Neutrec Gaz consiste à piéger les polluants des fumées avec du bicarbonate de sodium finement broyé. Il génère 32 kg de refiom par tonne d'ordures ménagères. Après stabilisation avec un liant, ces refiom engendrent 80 kg de déchets ultimes, alors qu'un procédé traditionnel en produit 125.
Le procédé Solatech dissout les déchets sodiques contenus dans les refiom et diminue la quantité de déchets ultimes à mettre en décharge (50 kg par tonne d'ordures ménagères). Remis en solution, ces sels fourniront 60 kg d'une saumure épurée en plusieurs étapes, jusqu'au stade final du passage sur des résines échangeuses d'ions.
« Cette saumure parfaitement épurée et valorisable s'intègre à la production de carbonate de sodium, permettant une économie des gisements de sel », explique Michel Hottier, responsable environnement de Solvay Dombasle. Le déchet ultime devient ainsi une matière première. Le site, d'une capacité de 50 000 t par an, entrera en service en février prochain.
