« Je suis époustouflé par la dynamique engagée et le travail réalisé depuis 10 ans qu’existe l’Anru (voir encadré ci-dessous)», s’est exclamé Pierre Sallenave, directeur général de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), lors d’une conférence de presse organisée le 20 février, quelques jours après l’adoption de la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine (voir lire notre article, cliquer ici), qui sera bientôt promulguée.
Cette nouvelle loi réforme la politique de la ville, notamment sa géographie prioritaire d’intervention sur le critère unique de la pauvreté. C’est sur cette base que sera établie une liste de 1300 quartiers prioritaires, vraisemblablement au début de l’été. Mais la loi entérine aussi une nouvelle étape de la rénovation urbaine, au travers d’un Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) qui prendra le relais du programme national de rénovation urbaine (PNRU 1) qui n’est qu’à mi-chemin de ses engagements (voir encadré). Ce dernier sera doté de 5 milliards d'euros, avec un effet levier espéré de 20 milliards d'euros. L’Anru concentrera 90% de ses moyens sur 230 d’entre eux présentant des dysfonctionnements urbains et nécessitant d’être reconfigurés. Une première liste sera constituée à l’automne, sur proposition de l’agence. Une première liste sera établie à l’automne, sur proposition du conseil d’administration de l’Agence. « C’est une dotation suffisante et parfaitement cohérente avec l’objectif affiché, note Pierre Sallenave. Notre signature reste ainsi crédible et fiable. Car au-delà du haut niveau d’ambition affichée, il est primordial de tenir parole ».
Des conventions de renouvellement urbain, quartier par quartier
Le NPNRU se traduira donc par des conventions de renouvellement urbain signées quartier par quartier, déclinant une vision globale du contrat de ville. Outre le fait que l’Anru musclera son action sur l'habitat privé (copropriétés dégradées, habitat privé ancien) dans le prochain programme, chacune de ces conventions Anru comportera également un volet développement économique. L’idée est de faire venir des investisseurs privés locaux et de les accompagner dans leurs projets, notamment de l’immobilier d'entreprise mais aussi des logements, et en mettant en place « un écosystème favorable » (petits restaurants d’entreprises, desserte de transports, voire sécurité). « La logique d’action coup de poing pour créer un cadre de vie plus agréable, c’est bien. Mais il faut aller au-delà : inscrire l’ambition et la dynamique dans le développement de l’agglomération à plus long terme », explique Pierre Sallenave. Pour ce faire, l’Anru dispose de 250 millions d’euros issu du programme d’investissement d’avenir (PIA), qu’elle pourra investir en fonds propres dans des projets de co-investissement dans des sociétés de type SEM. Avec un effet de levier de « plusieurs milliards d'euros », selon l’Anru. « Il est très important pour la réussite des projets que l'investisseur privé se sente embarqué dans le même bateau que les pouvoirs publics », ajoute son directeur général.
Dans le cadre du programme d’investissement d’avenir, l’Anru travaille également sur des sujets d’innovation ayant pour objectifs de réduire les coûts de construction, de rénovation, de démolition (par exemple recherche de solutions technologiques pour traiter l’amiante), de recyclage des matériaux…
Enfin, la loi réformant la politique de la ville, qui vient d’être adoptée, officialise en outre la participation de l’Anru à des projets à l’international : si l’agence est appelée à valoriser son expérience au travers de missions d’ingénierie, elle vient également d’adhérer à la marque ombrelle Vivapolis (La ville durable à la française).