La Sofiac n’a été créée qu’à la mi-janvier 2024, mais peut déjà se prévaloir d’avoir levé près de 60 M€ auprès de Mirova, Ademe Investissement et Fondaction. Cette société peut éveiller la curiosité, tant son modèle économique de tiers financeur est peu commun : « Nous nous rémunérons sur les économies d’énergies réalisées par nos clients privés après la rénovation énergétique de leur bâtiment », explique avec simplicité Stéphane Le Gentil, directeur de général de la Sofiac France.
Se rémunérer sur les économies d'énergie
Ce modèle existe depuis quatre ans au Canada, et, au vu de son succès, Stéphane Le Gentil a souhaité rapidement le dupliquer dans l’Hexagone. « Nous visons les bâtiments tertiaires et industriels, sur lesquels nous souhaitons, en fonction des travaux réalisés, étaler les remboursements sur des durées comprises entre 8 et 15 ans», explique le directeur général.
Concrètement, la Sofiac mesure en fonction des travaux réalisé, les gains énergétiques moyens que va réaliser le client, et l’entreprise se rémunère chaque année dessus. Cerise sur le gâteau, « nous laissons 15 % des économies réalisées au client, ce qui lui permet d’avoir des bénéfices dès la fin de la première année. »
Alors que la Sofiac n’a pas encore de projet de rénovation énergétique à son actif, Stéphane Le Gentil fait cependant valoir une offre bien rôdée : « Nous pouvons nous occuper de l’audit, puis mandater des bureaux d’étude et des entreprises du bâtiment afin de concevoir et réaliser les travaux et ce, sans que le client n’est à avancer de l’argent. Nous avançons la totalité des coûts », assure Stéphane Le Gentil. Et la Sofiac va même plus loin : « Nous ne demandons aucune garantie financière au client, et une fois les travaux réalisés, nous transférons la propriété des équipements au client. Ce sont deux particularités qui nous démarquent de nos concurrents », assure le directeur général.
Pallier les risques
Seulement, ce modèle économique comporte des risques. Si Stéphane Le Gentil explique que la Sofiac « intègre les risques financiers alors que l’entreprise de travaux supporte les risques techniques », reste que les économies d’énergie réalisées par le client dépendent de nombreux facteurs, allant du climat à la gestion du bâtiment. Pour pallier cela, la Sofiac a réalisé un partenariat avec l’Afnor Energies, tiers indépendant chargé de certifier les économies d’énergie réalisées.
« Cela permet de rassurer le client sur nos prestations. Mais c’est aussi une garantie supplémentaire pour nous, au cas où un client contesterait les gains de performance énergétique après travaux », explique le directeur général.
Objectif : 250 M€ d'investissements
Inspirée du modèle canadien, la Sofiac profite d’une tendance nouvelle chez les investisseurs, qui « sont de plus en plus intéressés par le financement de projets d’efficacité énergétique », précise le dirigeant. « Les fonds n’investissent pas dans des projets en-dessous de 50 M€, et ont du mal à en trouver. La Sofiac joue un rôle de redistribution de ces investissements, en visant des projets de rénovation énergétique dans le tertiaire entre 1 et 40 M€ », précise le dirigeant.
Pour l’instant, la Sofiac a engagé un fort développement commercial, afin de signer ses premiers contrats, « et nous clôturons nos dernières levées de fonds auprès des banques », informe Stéphane Le Gentil.
L’objectif est simple mais ambitieux : investir 250 M€ dans des projets d’efficacité énergétique et de décarbonation d’ici à 2028.