Dans la foulée de l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) « Construction bois pour tous » lancé par Rennes Métropole avec Fibois Bretagne en 2017 sur 10 communes, le programme « Arboretum de Quincé » va entrer en chantier à l'automne. Cette opération de 145 logements portée par le Groupe Arc qui vient d'en lancer la commercialisation terminera, à l'horizon 2026, la ZAC Beauregard-Quincé, un quartier de 27 ha au nord-ouest de Rennes (Ille-et-Vilaine) marqué par une forte identité bocagère.
Voisin des fermes de Quincé qui intègrent un tiers-lieu agricole et culturel depuis avril 2021, ce dernier îlot va permettre de créer un lien entre la ville et la campagne. Pour cela, quatre typologies de bâtiments jouent sur la topographie en vue de se fondre dans le paysage : une émergence en R + 16 de 50 m de haut, un collectif locatif social en R + 7 pour Archipel Habitat, deux plots de logements intermédiaires en R + 2 pour la coopérative Keredes et un hameau de 22 maisons. « Ce choix nous permet d'imperméabiliser moins de 40 % du foncier », indique Jean-Claude Carmes, directeur du développement et de l'aménagement du Groupe Arc. De plus, la gestion des eaux pluviales s'effectuera à l'échelle de cette parcelle de 13 600 m2 .
Obligations de la métropole dépassées. Conçu pourtant il y a près de cinq ans par les agences Anthracite et Atelier WOA (avec les BET I2C, Hinoki et Iao Senn, le paysagiste La Plage et l'entreprise de construction bois CCL), ce projet va au-delà des dernières règles du jeu édictées par Rennes Métropole, comme le référentiel bas carbone (voté en octobre 2022) ou le tout nouveau PLUi qui impose notamment un espace extérieur privatif pour chaque logement. Ainsi, en plus de larges balcons filants, le programme intègre des parties communes dans les deux immeubles collectifs, ainsi qu'un jardin et un verger partagés.
Reste que l'ambition de départ, qui était de réaliser une tour à partir d'une structure mixte bois-béton, a dû être revue à la baisse en raison de la flambée des prix des matériaux et de la doctrine des pompiers de Paris « pour la construction des immeubles en matériaux biosourcés et combustibles » publiée à l'été 2021.
« Les logements intermédiaires et les maisons, qui atteindront le niveau passif, resteront en tout-bois, mais pour l'émergence, nous concevons une structure en béton avec des façades en ossature bois, ce qui nécessite toutefois une Atex car nous dépassons les 28 m de hauteur », explique Alexandre Wasilewski, directeur de projets chez Anthracite. Malgré ces changements, le projet, soutenu par l'Ademe, atteindra les niveaux E2C2 et 3 du label Bâtiment biosourcé tout en s'inscrivant dans les objectifs fixés par l'AMI, avec 36 kg de matériaux biosourcés/m2 S P.
Côté économique, l'équation a été complexe avec des coûts travaux passés de 18 à 23 M€ HT depuis l'obtention du permis de construire en 2020. « Chacun a fait des efforts, à l'instar de l'aménageur Territoires sur le foncier ou du bailleur Archipel Habitat sur la Vefa », explique Jean-Claude Carmes. Celui-ci assure, pour sa part, « travailler au plus juste, de sorte à proposer un prix de vente à 5 000 €/m2 ».