Dans le cadre du projet de renouvellement urbain du quartier de Maurepas, au nord de Rennes, l'office HLM métropolitain Archipel Habitat rénove 1 220 logements, dont ceux des 10 tours de 16 étages du secteur du Gros-Chêne. Conçues par l'architecte rennais du logement social des Trente Glorieuses Jean-Gérard Carré, associé à l'agence parisienne Legrand & Rabinel, elles avaient été construites entre 1959 et 1962. Livrées respectivement en mars 2022 et mars 2023, les réhabilitations des immeubles Groix et Guérande (architectes : Atelier Robain Guieysse avec BMC2 ; entreprise : Sogea) ont ouvert le bal de ce vaste chantier inscrit dans le cadre du Nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU) porté par l'Anru. La qualité architecturale de cette réhabilitation lourde avait valu à ce projet une nomination au prix d'architecture de l'Equerre d'argent 2023.
Trois autres paires de tours de 90 logements vont elles aussi connaître une transformation en profondeur. Confiés à l'agence RVA basée aux Lilas (Seine-Saint-Denis), les travaux des deux premières Brocéliande et Cézembre, situées aux 10 et 12 de l'allée de Brno, ont démarré. Ils seront suivis des ensembles aux n° 6 et 8, par l'agence nantaise Jacques Boucheton Architectes, et aux n° 2 et 4, par les Parisiens d'Ithaques. A l'origine, le bailleur social avait envisagé de concéder les travaux des six immeubles à un seul groupement. L'appel d'offres, lancé entre décembre 2022 et mars 2023, s'étant révélé infructueux, les chantiers seront finalement attribués en entreprise générale par paires de tours, comme pour les équipes de maîtrise d'œuvre. « Le lauréat des tours 6 et 8 devrait être désigné à la fin de l'année car notre objectif est de démarrer une tour tous les six à huit mois », assure Antoine Rousseau, directeur général d'Archipel Habitat.
Des locataires relogés pendant le chantier. Conduit par le groupe nantais ETPO, le chantier de Brocéliande et Cézembre commencé en début d'année pour une durée de vingt-sept mois mobilisera un effectif moyen de 40 ouvriers, avec une pointe à 90 pendant quelques semaines. « Afin de minimiser la durée et l'impact des travaux pour nos locataires, nous allons expérimenter une intervention en site occupé mais libéré », explique Antoine Rousseau, dont les équipes ont mené un important travail de concertation préalable. Concrètement, deux étages seront vidés et les locataires relogés pour six à huit semaines dans des logements « tiroirs » meublés.
« Cela va nous permettre de réaliser les travaux majeurs, et notamment un traitement du confort acoustique par le doublage des plafonds et des parois séparatives, détaille Michaël Morer, architecte en charge du projet chez RVA. C'est un chantier inhabituel car on touche à tous les organes du bâtiment. » Et de citer pêle-mêle le réaménagement des appartements et des halls, la réalisation de salles communes, le remplacement des fenêtres existantes et la création de nouvelles ouvertures dans les circulations, la sécurité électrique, l'isolation thermique des façades, l'agrandissement des loggias…
« Notre volonté est de faire du recyclage immobilier, l'objectif étant d'atteindre le niveau de confort du neuf avec des budgets de près de 110 000 € par logement », résume le directeur général d'Archipel Habitat. Pour ces deux tours, le coût total de l'opération s'élève à 20 M€ TTC, financé à 70 % par le bailleur et à 30 % par des subventions (Anru et collectivités locales).
