L’habitat « au singulier et au pluriel » sera au menu des 5èmes Assises de Région Architecture, les 28 et 29 novembre prochains à Reims (Marne).
L’entité qui fédère sous ce nom la filière architecture dans le Grand Est s’attaque ainsi au thème par excellence de l’acte de concevoir et de bâtir.
Ce « gros morceau », elle s’estime en mesure, sinon de l’avaler en totalité, du moins de le croquer à pleines dents, forte de quatre premières années d’existence consacrées à faire reconnaître le poids économique de l’architecture (1950 entreprises) dans la nouvelle région et à formuler des propositions d’actions afin de renforcer la place de la discipline dans la société, dans l’enseignement-recherche et dans la définition des projets urbains.
Région Architecture est en effet née à l’automne 2015, à l’aube de la réunion de l’Alsace, de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne dans le Grand Est, à l’initiative des instances professionnelles elles-mêmes alors en cours de fusion ou de rapprochement : conseils de l’Ordre des architectes, CAUE (Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement), maisons de l’architecture, écoles d’architecture (Ensa de Nancy et Strasbourg et Insa Strasbourg), FFB, Fédération française du paysage et syndicats d’architectes.
« Elle constitue désormais ce cluster fédératif qu’elle souhaitait devenir, à l’image de ce qui se pratique dans l’industrie », estime Jean-Marc Biry, directeur du CAUE du Bas-Rhin et membre du conseil d’administration de Région Architecture.
Pour reprendre l’analogie avec les clusters, le rapprochement entre recherche et « entreprise » va se matérialiser par la conclusion de premiers contrats « Cifre » permettant l’accueil de doctorants dans des agences.
La carte du transfrontalier
Région Architecture a rapidement publié un Livre blanc de 41 propositions d’actions, nourries par les contributions de nombreux architectes en exercice.
Nouveau président de Région Architecture en succession de son principal initiateur Lorenzo Diez, l’architecte nancéien Guy Siefert tire de ce document quelques « priorités », énonce-t-il : « consolider les passerelles entre les trois écoles d’architecture, augmenter le nombre de doctorants, valoriser les talents exerçant sur place, s’ouvrir davantage aux étudiants et aux jeunes confrères notamment quand ils sont constitués en collectifs, développer les relations avec les entreprises innovantes sur des sujets comme le développement durable et des nouvelles technologies, affirmer le positionnement transfrontalier ».
Ce dernier axe s’appliquera aux prochaines Assises à Reims : la première des deux journées se présente comme une « rencontre européenne », par laquelle les débats s’enrichiront du regard et des expériences d’architectes des voisins Belgique, Luxembourg, Suisse, Länder allemands de Rhénanie-Palatinat ou du Bade-Wurtemberg.
Il y sera notamment question de l’adaptation de l’habitat au vieillissement, de la coexistence des générations dans un même ensemble, plus généralement de la prise en compte des nouveaux modes de vie.
La manifestation n’échappera pas aux sujets classiques de la relation avec le développement durable et de la densification, ce dernier sera évoqué sous le titre « Grandir sans grossir ».
