Acteur majeur des « Hauts de Garonne », la SA d'HLM Domofrance y possède 5 000 logements sur 18 000. Ils sont répartis sur les zones de Génicart (Lormont), Carriet (Lormont) et Palmer (Cenon). Les deux autres opérateurs importants sur le secteur sont la Maison girondine et Aquitanis. Jean-Luc Hoguet, directeur de Domofrance, commente : « Nous n'avons pratiquement que des grands ensembles sur cette zone. » Mais il ajoute : « Le secteur se banalise. Nous étions plus préoccupés, il y a quinze ans. » Avec une vacance extrêmement réduite, un taux de rotation moyen des locataires de l'ordre de 11 %, moins de 3 % d'impayés et 0,3 % de pertes irrécouvrables, il considère que la situation est loin d'être dramatique : « Il n'y a pas de problèmes lourds d'insécurité, mais des vagues d'insécurité qui ne sont pas faciles à comprendre ni à anticiper. »
Dans ce contexte général, Domofrance a engagé un programme de remise à niveau de 65 millions de francs étalés sur 1998 et 1999 et concernant 2 000 logements. Il s'agit d'une remise à niveau des appartements : de grandes restructurations ont déjà été effectuées par Domofrance qui n'a pas hésité à détruire, il y a dix ans, quatre tours de dix-huit niveaux représentant 250 logements à Palmer. Des rencontres fréquentes avec les collectivités ne s'imposent pas pour ces rénovations intérieures, mais Domofrance a l'habitude de travailler avec elles. Elle l'a déjà fait lorsqu'il était nécessaire d'avoir une réflexion sur les quartiers.
« On n'a pas toujours les mêmes objectifs, mais il n'y a jamais eu de conflit », commente Jean-Luc Hoguet. Domofrance devra à nouveau se rapprocher de la ville de Lormont puisqu'elle va engager, dans le courant de l'année, des travaux de réaménagement du centre commercial de Carriet de 2 000 m2 qui lui appartient et dont les accès sont à revoir, tout autant que le bâti. Domofrance est par ailleurs lié à la ville de Cenon dans le cadre de la SEM Palmer et assure la maîtrise d'oeuvre de la ZAC constituée à l'occasion de la démolition des tours Palmer qui ont libéré 35 000 m2 de surface à construire. Le programme se compose de logements - dont certains en accession à la propriété - sur lesquels Domofrance intervient pour partie, d'un hôtel d'entreprises dont Domofrance a aussi la responsabilité, d'une résidence pour personnes âgées en cours, de locaux d'activité et d'équipements publics. Désormais, il ne reste que deux lots. Jean-Luc Hoguet reconnaît que l'effet zone franche urbaine a dopé les ventes, mais la concertation avec la commune a permis de bien valoriser le potentiel de la zone.
Différents immeubles sont en outre au centre des préoccupations d'Aquitanis. A l'heure actuelle, un cahier des charges est en cours d'élaboration pour lancer une consultation sur le devenir du « Grand Pavois » qui comporte 300 logements. Aquitanis pourrait d'ailleurs intervenir sur cette zone en tant qu'aménageur, aussi. La communauté urbaine de Bordeaux, la ville de Cenon, la direction départementale de l'équipement et l'association Hauts de Garonne Développement sont partenaires dans cette démarche. Le chantier de « Libération », toujours à Cenon, est plus avancé mais un peu en marge des « Hauts de Garonne ». Cette grande barre de 790 logements répartis sur dix étages et construite au milieu des années 70 montrait des signes de désaffection avec une vacance en augmentation. « Nous lançons une réhabilitation pour passer d'un grand ensemble à un quartier résidentiel avec un nouveau partage des espaces publics et des espaces privés fermés », explique Jean-Philippe Lafon, directeur du patrimoine d'Aquitanis. Deux bâtiments du milieu de la barre vont disparaître, afin de ramener à 715 le nombre de logements. 34 millions de francs seront consacrés, avec l'aide de l'Etat et des collectivités, à la démolition-réhabilitation.
Avec le concours du fonds européen de développement régional (Feder), 5 millions de francs iront à l'aménagement des espaces extérieurs. La démolition sera lancée avant la fin de l'année, tandis que la réhabilitation des logements et des halls d'accueil est déjà engagée. L'espace vert central, jusqu'alors délaissé, sera aménagé par Aquitanis pour ses locataires. Et, pour qu'il n'y ait pas de rupture, la ville devrait, quant à elle, requalifier l'avenue proche avec toute une série de mails. « Ce genre de réhabilitation ne peut se faire qu'en concertation avec l'ensemble des partenaires », souligne Jean-Philippe Lafon. Cette réalisation est donc copilotée par un monteur d'opérations techniques d'Aquitanis, une personne déléguée par Aquitanis pour assurer la liaison entre les locataires et les entreprises, et par le chef de projet politique de la ville de Cenon.
PHOTO : Le centre commercial de Carriet (2 000 mètres carrés) va être réaménagé.