Le Prisme d’Aurillac (Cantal) scintille désormais de tous ses feux. Signée par le jeune duo d’architectes franco-cubain installé à Londres, Cécile Brisac et Edgar Gonzalez, cette halle polyvalente (2 300 à 4 300 places) prend le parti de se présenter comme « un conteneur pour des manifestations éphémères ». L’ouvrage est conçu comme une enveloppe robuste, avec un minimum d’entretien pour accueillir les équipements scéniques démontables des tournées. Une robustesse à toute épreuve matérialisée par le choix d’une triple déclinaison de béton. Trois enceintes définissent, en effet, ce bâtiment aux quatre façades incurvées, long de 80 m, qui culmine à 15 m de hauteur.
Au niveau du sol, un socle de béton lasuré haut de 6 m enveloppe les coulisses, l’entrée principale et l’accès de service.
Effet optique. Au niveau supérieur, la façade principale de la halle se présente comme un écran panoramique de béton incurvé, constellé par 25 200 pavés de verre (15 x 15 cm) formant des cabochons lumineux. Leur forme pyramidale les fait scintiller le jour et diffuser, le soir venu, des lumières colorées vers l’extérieur. Plus de 1 000 panneaux préfabriqués de béton blanc fibré avec armatures inox, arrimés à une ossature métallique, auront été utilisés pour concevoir cette façade « dont la courbure et la texture créent un effet optique qui défie la monumentalité et l’opacité typiques de ce genre de bâtiment », explique Cécile Brisac. L’entreprise de préfabrication et pose, Saverbat, a fait réaliser les dalles de verre au Portugal, avant de les inclure dans les panneaux dont elle a formulé la composition et qu’elle a moulés en usine à Grandvilliers (Oise).
La troisième enceinte est l’enveloppe de la salle elle-même, haute de 12 m : des parois de béton peintes en noir (à l’intérieur) et recouvertes de panneaux en fibres de bois. Les décrochés des différents volumes permettent d’en alléger visuellement la masse et de glisser dans les interstices, ainsi ménagés, des sources d’éclairage en lumière rasante qui rehaussent le grain des matériaux. Le système d’éclairage repose sur la structure de l’étage supérieur, une double peau technique : les projecteurs qui y sont disposés (bleu, vert, jaune et rouge) éclairent une paroi blanche qui réfléchit la lumière, diffractée au travers des pyramidions de verre de la façade.





