Il s'agit de deux phrases glissées dans un communiqué des ministères de la Transition écologique et du Logement : "le facteur d’émission de CO2 de l’électricité utilisée pour le chauffage (...) verra sa valeur actualisée à 79 g/kWh" et "un coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de l’électricité de 2,3 sera utilisé".
Deux petites phrases qui ont fait bondir Coénove (qui représente la filière gaz) et à Energies et avenir (chauffage à eau chaude).
En effet, les deux associations y voient une prime déraisonnable au chauffage électrique.
"Loin de répondre à l'ambition contre le changement climatique mentionnée dans le titre, ces premiers arbitrages n'ont qu'une seule conséquence : favoriser davantage le recours à l'électricité au sein du bâtiment", attaque Coénove dans un communiqué.
Même idée chez Energie et avenir : "Un constat s’impose : les travaux de concertation en cours annoncent une électrification massive du parc de logements" et "un blanc-seing pour le chauffage direct à effet Joule".
Le calcul de l'association est très simple : en réduisant le coefficient de conversion les nouveaux bâtiments chauffés à l’électricité auront le droit de consommer plus d’énergie qu’aujourd’hui, "plus précisément 12% de plus qui se retrouveront aussi sur la facture d’électricité", juge-t-elle.
Mix énergétique
De son côté Coénove rappelle que "la Commission européenne a retenu récemment une méthode de calcul qui fait référence (utilisée dans la directive Efficacité Energétique) et qui, appliquée au mix électrique français 2020, conduit à une valeur de 2,8." Un coefficient plus défavorable au chauffage électrique...
Par ailleurs, pour Coénove, le "poids carbone" retenu de 79g/kWh, qui milite pour une énergie décarbonnée, est irréaliste.
"Cette méthode conduit à minimiser le contenu carbone de l'électricité utilisée pour le chauffage alors même que la réponse aux besoins en hiver passe par des moyens de production carbonée mais également des importations au contenu carbone très supérieur à l'arbitrage retenu", dénonce Coénove qui plaide pour un mix énergétique plus équilibré.