Il y avait comme un parfum de Guerre de Cent Ans, samedi à Bourbriac dans les Côtes d'Armor. Une centaine de personnes ont manifesté dans la localité bretonne pour dénoncer la flambée des prix de l'immobilier en centre-Bretagne, liée notamment à l'arrivée massive de Britanniques depuis quelques années.
A l'appel du collectif A-Stroll ("ensemble" en breton), proche de la gauche nationaliste bretonne, les manifestants se sont rassemblés sur la place centrale du village, où ils ont brûlé symboliquement des prospectus d'agence immobilière.
Gaëlle Roblin, au nom du collectif, a appelé à accentuer le mouvement "contre ceux qui vendent notre pays". Elle a dénoncé les prix de l'immobilier, "qui sont gonflés artificiellement alors que les Bretons ont du mal à se loger". Mettant en cause à la fois les agences immobilières, les notaires et les élus, elle s'en est pris notamment au "colonialisme des Anglais".
Après le rassemblement, les militants bretons ont collé des affiches sur la façade d'une agence immobilière et celle du notaire. "La Bretagne n'est pas à vendre", "halte à la spéculation", pouvait-on lire notamment.
Plusieurs petites manifestations de ce type ont déjà eu lieu dans la région au cours des dernières semaines.
"C'est vrai qu'il y a de plus en plus de britanniques. Au cours des dernières années, 35 des 40 habitations anciennes rachetées sur la commune (qui compte 2.350 habitants) l'ont été par des britanniques. Mais globalement il n'y a pas de problème avec eux", a indiqué à l'AFP Yannick Botrel, le maire de Bourbriac, qui a tenu à se distancier de ces manifestations.