Qualibat suivrait-il une dérive technocratique ? A l'occasion du 8e Forum régional organisé à Nancy le 29 juin pour les 50 ans de l'organisme de qualification, les professionnels du BTP ont débattu de ce sujet lors d'une table ronde animée par la rédaction du Moniteur. Depuis quelques années, Qualibat doit faire face à un double reproche : « Parmi les critiques, nous constatons une tendance simplificatrice, censée aider les petites entreprises. D'un autre côté, une tendance « élitiste » vise à renforcer les exigences », analyse Marie-Dominique Monségur, secrétaire générale adjointe de Qualibat.
Christian Méa, président du Syndicat général des entrepreneurs de BTP de Moselle, s'inscrit dans la première mouvance : « Qualibat demande trop d'informations financières, que le chef d'entreprise doit produire spécifiquement pour remplir son dossier. Non seulement nous n'avons pas le temps de le faire, mais je ne suis pas persuadé que tout cela apporte quelque chose à l'évaluation de l'entreprise. Qualibat doit se consacrer aux aspects techniques de la société ».
Pour assurer son avenir, Qualibat va devoir relever d'autres défis. « L'utilisation des nouvelles technologies de la communication constitue une piste à creuser pour faciliter la constitution des dossiers », note Stanislas Varengot, directeur de l'association régionale des organismes HLM de Champagne-Ardennes. Reconnue des professionnels, Qualibat reste encore ignorée des clients particuliers et privés. « Nous devons réaliser un effort d'information », reconnaît Marie-Dominique Monségur.
Enfin, Qualibat n'oublie pas de se préparer à l'harmonisation européenne. Son président, Pierre Chemillier, a exposé son projet : « Notre système de qualification constitue une référence pour nos voisins européens. Si nous ne bougeons pas, nous risquons de nous voir imposer une procédure inspirée du monde industriel ».
PHOTO : Qualibat s'est réuni le 29 juin dernier à Nancy pour les cinquante ans de l'organisme de qualification.
