Le permis de construire de la nouvelle usine Turbomeca, baptisée projet Eole, au sein de la filiale du groupe Safran, sur les communes de Bordes et d’Assat (Pyrénées-Atlantiques) vient d’être déposé. « Nous devons construire 25 000 m2 d’ateliers et 14 500 m2 de bureaux en vingt mois », explique Serge Rakowicz, directeur du projet pour Turbomeca. Un chantier industriel majeur en Béarn et un exemple original d’implication des collectivités locales de la région (voir page suivante).
Rappelons le contexte : il y a quelques mois, le leader mondial de la conception, de la production et de la vente de turbines à gaz pour hélicoptères, dont le siège est implanté à Bordes dans les Pyrénées-Atlantiques depuis 1942, validait « l’abandon d’une usine de conception traditionnelle » pour « la reconstruction d’une unité conforme aux exigences de l’aéronautique du XXIe siècle », sur un terrain de 25 ha (au lieu de 15 aujourd’hui). En perspective un investissement de 99 millions d’euros qui doit impérativement être finalisé pour le mois de septembre 2008. « Nous avons déjà programmé le déménagement de quelque 500 machines entre septembre 2008 et avril 2009 », indique Serge Rakowicz. « Nous serons très exigeants sur le respect des délais, la production ne doit pas être pénalisée… »
Un outil au service de la production. Le nouveau bâtiment qui commencera à sortir de terre en janvier 2007, a été dessiné par le cabinet d’architectes Brunerie-Irissou et le bureau d’études Ingérop (mandataire). « Ce projet a été retenu pour sa simplicité et sa lisibilité immédiate. Il est en accord avec les différentes exigences du cahier des charges : la volonté d’une diminution des flux – l’objectif est de produire un moteur en 9 mois au lieu de 18 –, le rapprochement des équipes de conception et de production, l’intégration dans le paysage, le respect des standards santé, sécurité et haute qualité environnementale (HQE)… », insiste le responsable du dossier. Architectes et ingénieurs ont concrétisé le nouveau bâtiment en fonction de ses « usages ». De forme rectangulaire (330 m de long sur 175 m de large), la nouvelle unité est traversée par une « rue intérieure » qui dessert les quatre unités autonomes de production (UAP) – des espaces de 50 à 130 m de longueur sans piliers – et les bureaux au centre sur quatre niveaux. Autour une « transitique » – sur laquelle circuleront des véhicules électriques – fait le lien entre les ateliers. « Le traitement thermique très calorifique, sera à l’extérieur, accessible par la transitique. Nous avons adhéré à la proposition de l’architecte qui nous a paru très pertinente en termes de réduction des flux », confirme Serge Rakowicz.
Une surtoiture environnementale. A environ 1,50 m du toit, une surtoiture en aluminium laissera filtrer la lumière naturelle dans les UAP par des « ouïes », ce qui allégera la facture énergétique – de moitié a priori – et facilitera la régulation de la température et l’insertion dans le paysage. A l’intérieur, le matériau verre est privilégié, dans un souci de décloisonnement. Les premiers macro-lots seront lancés durant l’été, ils concernent la charpente, la couverture, le bardage, la surtoiture. Les entreprises locales ont-elles leurs chances ? « Oui, à condition que leurs offres soient concurrentielles et qu’elles soient en mesure de respecter les délais », conclut Serge Rakowicz.