Projet urbain Herzog & de Meuron, A Lyon-confluence

Lauréats en 2009 de la consultation pour la deuxième phase du projet Lyon-Confluence, le projet de Herzog & de Meuron tente de concilier les apports du mouvement moderne avec les qualités de la ville traditionnelle. Le long du Rhône, le projet urbain des architectes suisses s’étend sur 24 ha.

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Le départ des activités du Marché d’Intérêt national (MIN) permet d’engager la dernière étape de la transformation de la presqu’île entre Saône et Rhône. Bien loin de vouloir modifier la géographie du lieu, comme le fait l’opération Confluence 1, le projet des architectes Herzog & de Meuron et du paysagiste Michel Desvigne semble plutôt s’inscrire dans une continuité historique.

Occupant l’espace de l’ancien marché de gros, le projet se développe du quartier Sainte-Blandine jusqu’à la pointe de la confluence, entre le cours Charlemagne et le Rhône dont il est séparé par une forte contrainte, l’autoroute A7. Il se compose de deux parties distinctes : au nord un ensemble urbain dense s’inscrit dans les traces de l’ancien marché ; au sud, un espace à prédominance verte occupe l’extrême pointe de la confluence. Avec son jeu de bâtiments bas et hauts s’inscrivant sagement dans une grille urbaine orthogonale, son équilibre des masses construites et des vides, l’importance accordée aux continuités de voleries avec le quartier Sainte-Blandine, le dimensionnement et le traitement des espaces publics paysagers, la ville dense des architectes suisses apparaît comme une tentative de concilier les apports du mouvement moderne avec les qualités de la ville traditionnelle, l’espace ouvert du grand ensemble et l’urbanité de l’espace de la rue.

Le plan peut être regardé tout à la fois comme une densification d’un schéma de grand ensemble, et comme une dédensification de l’hypercentre. Du premier il conserve un urbanisme ouvert, l’alternance de volumes hauts et bas mais remis à une échelle et dans une disposition de ville constituée : pas de barres mais des immeubles conservant le gabarit des bâtiments du quartier voisin de Sainte-Blandine.

Bien loin de ressembler à des tours, quelques émergences d’une hauteur bien modeste (R 11) ponctuent l’ensemble. Pas d’isolement des bâtiments les uns des autres. Le plus généralement accolées, les constructions définissent des cours, proches dans leur dimensionnement de cœurs d’ilots urbains traditionnels, mais plus ouvertes.

Le dispositif est tenu dans une structure de voierie orthogonale marquée par la dominante des rues nord-sud qui prolongent les voies du quartier Sainte-Blandine. La continuité visuelle est assurée avec le quartier voisin, mais la rigueur linéaire de la rue assouplie, modulée par les retraits de certains immeubles qui la bordent. Entre les rues parallèles, les espaces interstitiels déclinent une succession de cours jardinées, une sorte de labyrinthe urbain. Les discontinuités sur la rue assurent la porosité du quartier.

Articulation

Une place centrale, dans la continuité de la place nautique permet d’organiser la réunion entre les deux phases de la Confluence.

De la ville compacte, le projet garde la mixité : 45 % d’habitat (en cœur de quartier et dans les étages supérieurs des bâtiments hauts), 45 % d’activités tertiaires (organisées en bordure du quartier), commerces (5 % en rez-de-chaussée) et culture et éducation répartis sur l’ensemble. Le projet est aussi une application de la reconstruction de la ville sur la ville. La structure linéaire de l’ancien marché a inspiré le nouveau réseau de rues et de cours. Plus encore, 30 % des anciennes halles ont été préservées : des blocs de trois éléments au minimum ponctuent l’ensemble du site. Par leurs caractéristiques, ces anciennes structures en béton sont disponibles pour accueillir petites entreprises, artisans, activités, commerces ou restaurants, renforçant la vie du quartier.

L’extrême pointe de la Confluence est marquée par un urbanisme original qui fait la part belle au végétal. Dans cet environnement qui veut se souvenir de l’origine marécageuse du site, quelques structures plus importantes des anciennes halles seront préservées, dans lesquelles prendront place des équipements culturels. Un ensemble de ponts et passerelles devraient assurer dans l’avenir les liens avec les rives opposées.

A terme plus lointain la transformation de l’autoroute A7 en boulevard urbain permettrait au nouveau quartier de retrouver son accès au bord du Rhône.

Plus incertain encore, apparaît la concrétisation du rêve des architectes Herzog et de Meuron : conclure l’achèvement de la reconquête urbaine de la presqu’île par deux élégantes tours, signalant ainsi par une grande verticale l’axe principal de la ville de Lyon.

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