Si l'annonce par François Bayrou d'un effort de 5,3 Mds€ d'économies pour les collectivités locales dans le projet de budget 2026 a braqué les élus qui le jugent « inacceptable », la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a adopté un ton plus mesuré.
Dans un communiqué publié le 16 juin, la fédération salue d'abord la volonté de réduction du déficit public et l’annonce du maintien du montant de la dotation globale de fonctionnement (DGF) aux collectivités. Mais elle s'interroge sur le montant des économies demandées et leur mise en oeuvre.
« Que signifient la notion d’effort et ce montant ? », écrit la fédération qui fait le distinguo entre les dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissement, « décisives pour la lutte contre le changement climatique et pour le développement et la cohésion des territoires ».
Année électorale
Car les investissements, surtout au moment où la conférence Ambition France Transports en a mis en avant la cruciale nécessité, seront déjà impactés par le cycle électoral l'an prochain. « L’année 2026 sera une année d’élections municipales, ce qui a habituellement pour effet de réduire les dépenses d’investissement. Est-ce le bon moment pour réduire les dotations d’investissement (fonds vert, DSIL, DETR) au risque d’amplifier la baisse de l’investissement local ?», se demande l'organisation professionnelle.
Autre point d'interrogation : quel sera le montant du dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités (DILICO) ? Pour rappel, le gouvernement s’est engagé à redistribuer aux collectivités locales 30% du milliard prélevé cette année, soit 300 millions d’euros.
« Autant de zones d’ombre qu’il reste à dissiper avant la présentation du projet de loi de finances pour 2026, et que la FNTP portera à l’attention des pouvoirs publics dans les prochaines semaines », conclut-elle.