«Je souhaite à tous un maître d’ouvrage aussi intelligent que celui que j’ai eu ici », s’exclame Bernard Houet, architecte de l’opération primée. Portée de bout en bout par Méduane Habitat (société d’HLM de Laval agglomération) avec le foyer Thérèse-Vohl, sous l’égide de l’APF (Association des paralysés de France), cette réalisation permet à six locataires handicapés moteurs de vivre en quasi-autonomie, dans des logements individuels.
Dès l’origine du projet, le CAUE (conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) de la Mayenne a aidé à traduire en termes techniques les besoins spécifiques des futurs locataires, en relation constante avec eux. En février 2004, Méduane Habitat lance un concours d’architecture, remporté par Bernard Houet (Laval). Sa proposition : sept plots de 75 m2 reliés par une allée intérieure et un large cheminement extérieur, accessible aux fauteuils roulants. La concertation a été au cœur de la réflexion de l’architecte. Chacune de ses suggestions a été validée par les résidents, y compris durant la phase chantier : « Cinq mois d’études, durée très courte pour une telle complexité, et douze mois de chantier avec cinquante réunions officielles et vingt plus informelles », précise Bernard Houet.
L’autonomie par la domotique.L’aménagement intérieur des logements, de plain-pied, est conçu de manière à pouvoir évoluer en fauteuil : pas de seuil de porte, fenêtres à bonne hauteur, chambre conçue pour deux personnes, plans de travail et évier de cuisine à hauteur adaptable, salle de bains étanche avec douche accessible en fauteuil, etc. Chaque logement dispose d’un jardinet, d’un parking et d’une terrasse. L’autonomie retrouvée repose aussi sur l’utilisation de la domotique, installée par l’entreprise Pineau. L’occupant utilise sa voix ou une télécommande manuelle pour déclencher dix-huit actions de base, depuis l’ouverture de porte au déclenchement d’un appareil électrique, en passant par des utilisations optionnelles, comme celle d’un rail au plafond pour aller de la chambre à la salle de bains sans utiliser de fauteuil.
Le maître d’ouvrage a également pris le parti de l’énergie solaire. Les toitures-terrasses accueillent des panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude, et plus de 120 m2 de panneaux photovoltaïques. Une fraction de l’électricité est stockée dans des batteries de secours pour alimenter, en cas de panne, les appareillages des handicapés et les équipements domotiques. A noter enfin que la réalisation du septième logement, mutualisé entre les locataires, rend possible la prise de repas en commun. « Ce logement pourra être rapidement adapté en cas d’arrivée d’un nouvel occupant », précise encore Bernard Houet.

