Un mois pour déposer le permis de construire. Six mois pour achever 570 mètres carrés de surface hors œuvre nette. Et le tout pour 600 000 euros (hors taxes). Tel est le petit tour de force accompli par les architectes Rachel Amiot et Vincent Lombard pour le centre médico-pharmaceutique de Plancher-Bas (Haute-Saône), situé à deux pas du site corbuséen de Notre-Dame-du-Haut-de-Ronchamp.
Pierres de rivièreet mélèze. Les architectes ont décliné le modèle des constructions hybrides de la vallée – soubassement en pierres de rivière et superstructure bois – au travers d’un rez-de-chaussée en béton, surmonté d’un volume en bois à claire-voie, où prend place le cabinet médical. Principal avantage du dispositif : la structure bois est intégralement préfabriquée en atelier pendant le coulage du rez-de-chaussée ! Façades et refends sont réalisés à l’aide d’une ossature bois (140 x 60 mm) et de panneaux OSB (Oriented Strand Board) de 12 mm. Un bardage de mélèze (25 x 4 mm) à claire-voie court devant les façades, vitrées et opaques, pour unifier l’ensemble. Il assure l’intimité des salles de consultation. Une essence retenue par la maîtrise d’ouvrage qui souhaitait un entretien minimal.
Prenant au pied de la lettre les prescriptions du POS qui imposait une toiture en pente sur 50 % de la surface, les concepteurs font émerger deux pans inclinés depuis le cœur du bâtiment. « Jupons relevés », la toiture avec ses porte-à-faux de plus de 2 m, montre la charpente composée de planches de sapin (50 x 220 mm) assemblées sur chant et maintenues écartées par des cales. Une variante réalisée sur mesure du procédé constructif O’Portune de l’ingénieur Jean-Luc Sandoz (voir encadré). Autre astuce : les architectes ont su tirer parti de la déclivité du terrain pour créer un bâtiment totalement accessible, à deux rez-de-chaussée, afin d’économiser le coût d’un ascenseur. Au final, l’ensemble revient à moins de 1 200 euros HT le mètre carré !
