Pour la Canol, la métropole de Lyon n’a pas fait la preuve de son efficacité

Augmentation de la masse salariale, programme de réalisation des investissements non tenu… pour l’association « Contribuables actifs du Lyonnais », la création de la métropole et l’absorption des compétences du département n’a pas totalement porté ses fruits.

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Une association locale de contribuables Canol estime que la métropole de Lyon n’a pas fait la preuve de son utilité...

Trois ans après sa création, la métropole de Lyon n’a pas fait la preuve de son utilité, affirme l’association locale de contribuables Canol, qui dénonce les promesses non tenues en matière d’économies et la baisse de l’investissement. Question peut-être de « rodage », a relevé devant la presse Robert Cambet, un des vice-présidents de l’association, en présentant une étude fouillée sur les finances de la nouvelle institution.

Objectis flous

Mais le futur président de la métropole, qui sera élu au suffrage universel en 2020, devra être conscient « des insuffisances du modèle » pour procéder aux nécessaires rectifications, a-t-il averti.

Les objectifs de départ des promoteurs de la métropole « étaient relativement flous », a noté Michel Vergnaud, autre vice-président de Canol.

L’association en a relevé trois : une réduction des dépenses de fonctionnement de 125 millions d’euros sur la mandature, une stabilité de la masse salariale et un objectif de 3,52 milliards d’euros d’investissements.

Les dépenses de fonctionnement ont en fait augmenté de 52 millions. Rapportées au nombre d’habitants, elles baissent toutefois depuis 2015, le Grand Lyon bénéficiant d’une démographie dynamique.

Les effectifs salariés de la métropole (8 000 salariés) sont stables, voire en baisse au regard de l’évolution de la population. Mais la masse salariale a augmenté de 3,8 % en raison de l’évolution des rémunérations. Canol mentionne que l’augmentation du temps de travail des agents, mise en œuvre en 2017, n’a pas encore produit ses effets.

Enfin, au niveau des investissements, 60 % du programme prévu sur les cinq années de la mandature auraient dû avoir été réalisés à cette date. Or, la métropole est en retard de 10 points sur cet objectif. Les dépenses d’investissements se sont toutefois redressées en 2017 à la faveur d’un effort en faveur des collèges.

« Omertà »

Canol dénonce par ailleurs « l’omertà » de la métropole sur ses dépenses sociales — compétence reprise à l’ex-département du Rhône — qui absorbent 51 % de son budget. « Les conseillers métropolitains ne sont décidément pas très curieux pour ne pas en avoir débattu pendant trois ans », a persiflé M. Vergnaud.

De manière rituelle, Canol dénonce l’augmentation de la fiscalité, bien supérieure à l’inflation, qui permet à la métropole « de s’en sortir ».

La capacité d’autofinancement a sensiblement diminué sur la période considérée, notamment du fait du remboursement anticipé de certains emprunts. La métropole reste toutefois en mesure de se désendetter complètement en 4,6 ans, ce qui « reste bon », a reconnu l’association.

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