Un an après l’effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn qui a coûté la vie à deux personnes, où en est le projet de reconstruction ?
Depuis un an, nous avons travaillé en temps masqué et préparé tous les marchés pour être prêts à démarrer les travaux. L’entreprise Freyssinet a été retenue dans le cadre d’un premier appel d’offres pour le démontage des parties aériennes du pont, c’est-à-dire les pylônes métalliques et les 12 câbles enchevêtrés dans l’eau et encore sous tension. En effet jusqu’à présent, en raison de l’enquête judiciaire en cours, rien ne pouvait démarrer. Nous venons d’obtenir l’autorisation du tribunal et cette première phase de démantèlement du site est donc imminente, elle débutera début janvier.
« Pour les besoins de l’enquête, nous devrons conserver et entreposer l’intégralité des pièces du pont »
Quelles seront ensuite les grandes phases du chantier ?
Globalement l’année 2021 sera l’année de déconstruction du pont, mais il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un chantier totalement atypique et très complexe pour lequel de longues phases d’études sont indispensables afin d’arrêter les meilleures solutions techniques et innovantes.
Le démantèlement des parties aériennes nécessitera l’installation de grues et des compétences dans les travaux de grande hauteur, sachant que les câbles pèsent plusieurs dizaines de tonnes. Cette phase devrait durer cinq mois, jusqu’en mai 2021.
Un second appel d’offres est en cours pour choisir la ou les entreprises qui seront retenues pour la seconde phase : le démantèlement des parties immergées. Il s’agit de la phase la plus complexe qui prévoit l’extraction du tablier du pont. Il gît toujours par 25 m de fond et pèse 600 tonnes. Nous discutons prix et délais car l’objectif est de démonter le pont entre mi-juillet et octobre, période de l’année où nous sommes en basses eaux. Une difficulté supplémentaire s’ajoute pour les besoins de l’enquête, nous devrons conserver et entreposer l’intégralité des pièces du pont. Pour le tablier, cela représente des pièces pouvant peser jusqu’à 32 tonnes.
Enfin en amont de la phase 3, celle de la reconstruction, nous avons retenu le bureau d’études techniques Ingérop qui sera en charge de nous présenter les meilleurs scénarios de reconstruction : pont suspendu ou pas ? Tout est ouvert, mais nous devrons aboutir à un consensus avec la population dans le cadre d’un dialogue citoyen en amont de l’enquête publique. Ensuite seulement, un appel d’offres avec jury de concours sera lancé pour le choix de maîtrise d’œuvre et des entreprises.
Quand le nouveau pont de Mirepoix sera-t-il terminé ? A quel prix ?
On estime que 5 à 6 ans seront nécessaires avec un tiers du temps consacré aux travaux et deux tiers aux procédures (enquête publique, études réglementaires mesures compensatoires, etc.). En effet les contraintes environnementales sont très fortes. Sur le coût, la déconstruction des parties aériennes coûtera 600 000 euros TTC et celle des parties immergées devrait coûter 2 millions d’euros, hors frais d’entreposage. Sur la reconstruction, nous estimons les coûts à 10 millions d’euros, mais cela pourrait varier en fonction de la solution technique retenue et des contraintes environnementales qui donnent lieu à des mesures compensatoires.