Coqueluche des intellectuels lors de sa construction, le quartier de la Villeneuve s'est dégradé au fil du temps. Si 57 % de ses 17 000 habitants ont moins de 34 ans, il affiche un taux de chômage de 25 % et se classe parmi les quartiers sensibles. En dépit d'une mixité sociale adoptée dès sa construction au moment des Jeux olympiques de 1968 et d'une grande qualité des équipements publics et des logements, le quartier, en concentrant les populations en difficulté, est entré dans une spirale négative. Pour l'inverser, le conseil municipal a décidé en 2003 une opération de renouvellement urbain qui s'étend sur huit ans. Au programme, le développement de copropriétés, un projet éducatif, une étude urbaine confiée au cabinet d'urbaniste Yves Lion et la constitution d'une zone franche urbaine (ZFU) sur le quartier.
« La ZFU n'est pas seulement un dispositif d'aide fiscale ou sociale. C'est une approche globale pour faire émerger des projets de développement économique et contribuer ainsi à un changement profond et durable dans la vie du quartier », soulignait Michel Bart, préfet de l'Isère, en signant la convention relative à la zone franche urbaine le 12 juillet.
Déjà un certain nombre de services publics - des écoles, des collèges, une MJC, une antenne mairie, des centres sociaux, l'Institut de géographie alpine (IGA), l'école d'architecture et bientôt la direction départementale du travail et de l'emploi et de la formation professionnelle - étaient présents sur ce quartier, d'autres vont s'y installer.
En parallèle, les habitants ont été consultés avec l'aide du cabinet Campana-Eleb. Aux urbanistes du cabinet Yves Lion est confiée la charge d'élaborer un schéma directeur et un projet urbain : « Ce qu'il faut garder dans ce quartier, c'est la perception des montagnes. Peu importe où l'on se trouve dans le quartier, on les voit toujours. La présence des arbres et des espaces verts est également à garder. Et puis le bâti et les logements de la Villeneuve sont de qualité », indique Claire Piquet du cabinet Yves Lion.
Recomposition urbaine
Le projet urbain ne vise donc pas à reconstruire mais à modifier le fonctionnement du quartier, à l'intérieur mais surtout à l'extérieur et à casser l'effet ghetto.
De fait, ce projet va de pair avec la ZAC Vigny-Musset, premier maillon d'un projet de quelque 60 hectares destinés à relier le sud au centre-ville. Ce nouveau quartier, au nom romantique, se veut aux antipodes de l'urbanisme sectoriel des années 60. La ville, partagée par fonctions, est jugée inopérante et obsolète. Place à la recomposition urbaine avec la mixité entre fonctions et usages. D'ici à 2008, Vigny-Musset sur les 22 hectares de sa ZAC comprendra 1 800 appartements familiaux, dont 45 % en accession à la propriété et 424 logements étudiants. Il comptera 30 000 m2 de bureaux et de locaux d'activités et 5,5 hectares (24 % de sa surface) en espaces verts privés et publics.
A ce jour, 1 000 logements sont livrés, plus de 600 sont en construction sous la houlette de la SEM Sages, maître d'ouvrage. Capri Résidences (groupe Icade), commercialise un programme ; le promoteur Bernard Teillaud construit des appartements de 3 et 4 pièces tout comme Espaces Immobiliers (groupe BNP Paribas) en copromotion avec Grenoble Habitat.
A proximité, la Cité des territoires accueillera à terme 1 500 étudiants et regroupera l'Institut de géographie alpine (IGA), le second cycle de géographie (université Joseph-Fourier, sciences), l'Institut d'urbanisme de Grenoble (IUG) et une plate-forme multimédia (université Pierre-Mendès-France, sciences sociales).
