Pointe-à-Pitre Une transformation urbaine qui s’étalera sur quinze années

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La signature d’une convention Anru est attendue mi-février pour un projet de rénovation urbaine qui devrait changer la physionomie de Pointe-à-Pitre dans les quinze ans à venir. A la base, un marché d’étude de définition portant sur trois secteurs particulièrement dégradés : Bergevin/Chanzy/Henri-IV, Lauricisque et le centre-ville. Au total, 2 974 logements à démolir, 5 040 à reconstruire dont 3 000 logements sociaux et très sociaux, le reste concernant du locatif intermédiaire. Le tout pour un coût de 288 millions d’euros, dont plus de 90 millions d’euros de subvention Anru. Les opérations s’échelonneront jusqu’en 2020. Elles passent par une phase délicate, celle du relogement des habitants en place dans les immeubles voués à la démolition. Pour l’ensemble de cette rénovation, 3 000 familles sont concernées, dont 1 000 d’ici à 2009.

Une première rénovation urbaine entre 1960 et 1970. Les quartiers Bergevin, Chanzy et Henri-IV ont été construits lors d’une première opération de rénovation urbaine, entre 1960 et 1970. Cases et immeubles en bois, bidonvilles étaient alors remplacés par de nombreuses tours et barres, qui se voulaient avant-gardistes et en rupture totale avec le centre historique limitrophe. Ils s’organisent sur une trentaine d’hectares et se composent en majorité de logements locatifs sociaux et de copropriétés dégradées, dont le bâti est, en outre, très vulnérable au risque sismique (zone III : forte sismicité) comme le démontre un diagnostic réalisé en 2003 par le bureau d’études Geoter. D’autant qu’ils ne respectent pas les normes parasismiques actuelles (PS92). Trop coûteuse, cette mise aux normes (une nouvelle carte de zonage sismique est d’ailleurs en cours d’élaboration) n’a pas été retenue, c’est donc la démolition des immeubles qui, dans de très nombreux cas, est programmée.

Dans ces quartiers, 60 % des immeubles s’exposent à des dommages modérés à graves en cas de secousse importante. Le sous-sol est soumis aux phénomènes de liquéfaction en cas de séisme (cela s’est produit lors du tremblement de terre de 1843). « Le sous-sol se gorge d’eau et les bâtiments construits sur ce type de sous-sol peuvent ­s’enfoncer, notamment en cas de secousse », explique Dominique Ducourtioux, directeur général de la Société immobilière de la Guadeloupe (SIG). Une trentaine de démolitions sont prévues en plusieurs phases. Le quartier Henri-IV sera le premier, puis suivront les quartiers Chanzy et Bergevin. Le foncier dégagé par les cités Henri-IV et Chanzy sera réservé à la Foncière Logement. « Les premières démolitions devraient intervenir dans deux ans, indique Véronique Beuve, déléguée régionale interministérielle à la ville et à la rénovation urbaine. Nous avons donc deux ans pour construire. Dès que la convention sera signée, nous allons programmer une première tranche de 250 logements sur le quartier de l’ancien stade, un terrain mis à la disposition par la ville pour la reconstruction de logements et d’équipements de proximité ».

Avant de démolir, il faut construire. Car avant de démolir, il faut déjà construire pour reloger les habitants, dont beaucoup sont âgés et habitent là depuis longtemps. Sur ces trois quartiers, 2 950 logements devraient voir le jour, dont 1 600 en locatif social, 100 en résidence étudiante et 100 en résidence pour personnes âgées. Quant au logement intermédiaire, qui vise à redonner de la mixité sociale à ces quartiers, il représentera au final quelque 1 150 logements. Des équipements scolaires, sportifs et culturels, des commerces et des bureaux y verront également le jour. Quant au cimetière, aux formes biscornues, étrangement installé au beau milieu du secteur, ses abords feront l’objet d’un traitement paysager, de manière à ne plus constituer une rupture entre les quartiers et le centre historique de la ville.

L’agglomération démarre seulement sa mutation. Car Les Abîmes, commune historiquement liée à Pointe-à-Pitre et partenaire du GPV 2002 signé avec l’Etat, devrait bientôt entamer une ­opération de renouvellement urbain sinon plus importante, au moins similaire à celle de Pointe-à-Pitre. Des destructions/reconstructions y sont prévues. Le dossier Anru ne sera vraisemblablement déposé qu’en juin pour examen par le comité d’engagement.

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