Où en est le projet Paris-Saclay, dix ans après la création de l'établissement public ?
La première ambition de ce projet vise à créer un pôle académique de rang mondial sur le plateau de Saclay. Sur le plan institutionnel, cet objectif est atteint avec la création, en juin 2019, de l'Institut polytechnique de Paris, qui réunit cinq grandes écoles d'ingénieurs (1), puis celle de l'université Paris-Saclay le 1er janvier 2020. Encore en consolidation, celle-ci résulte du rapprochement entre trois anciennes universités (Paris-Sud, Evry-Val d'Essonne, Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) et CentraleSupélec, l'Ecole normale supérieure (ENS) Paris-Saclay, AgroParisTech et l'Institut d'optique Graduate School. La mise en place de ce pôle académique se double d'un programme immobilier, de l'ordre de 400 000 à 500 000 m2, lié au transfert sur le plateau des grandes écoles impliquées dans ces différents regroupements.
Quand ce volet immobilier doit-il s'achever ?
Ce programme, auquel l'Epaps a participé en tant que maître d'ouvrage délégué ou conducteur de travaux, est très avancé. Ont déjà rejoint le territoire : l'Ecole nationale supérieure de techniques avancées (Ensta) en 2011 ; l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économiques (Ensaé) en 2017 ; l'Ecole centrale Paris, qui a fusionné avec Supélec, en 2018 ; puis Télécom Paris et Télécom Sud Paris l'an dernier. Enfin, cette année, l'ENS Cachan, devenue l'ENS Paris-Saclay, a emménagé dans son nouveau bâtiment. Deux chantiers se poursuivent : ceux du campus Agro et du pôle de biologie-chimie-pharmacie pour une livraison en 2022.
Quels sont les grands axes du développement urbain ?
Il s'inscrit dans une opération d'intérêt national de 7 700 ha, déployée sur 27 communes et trois communautés d'agglomération : Saint-Quentin-en-Yvelines, Versailles Grand Parc et Paris-Saclay. L'urbanisation s'organise autour des futures gares de la ligne 18 du Grand Paris Express. Le calendrier prévoit la mise en service, en 2026, du tronçon entre Massy et Le-Christ-de-Saclay, qui desservira le campus urbain Paris-Saclay, sur la frange sud du plateau. La ligne ouvrira entre Massy et l'aéroport d'Orly, un an plus tard, puis entre Le-Christ-de-Saclay et Versailles-Chantiers via Guyancourt et le quartier de Satory, à Versailles, à l'horizon 2030. Trois ZAC ont déjà été créées par arrêté préfectoral sur le sud du plateau, à Orsay, Gif-sur-Yvette et Palaiseau, et une autre sur le secteur ouest de Satory. La partie est, en majorité dédiée à des activités militaires, sera développée ultérieurement. Une cinquième ZAC fait l'objet d'une prise d'initiative à Guyancourt, près du Technocentre de Renault. Nous y travaillons avec la Ville, la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et Renault.
Enfin, nous réfléchissons avec les élus locaux au devenir des sites de Trappes/Montigny-le-Bretonneux et du secteur de la Bonde (Massy/Champlan/Chilly-Mazarin).
Quelle est plus précisément votre feuille de route ?
Notre feuille de route comprend le sud du plateau, Guyancourt et Satory, représentant environ 3 millions de mètres carrés à produire, y compris les 400 000 à 500 000 m2 du pôle académique. Sur la partie sud du plateau, nous allons construire 6 500 logements étudiants, en plus des 2 000 existants, et près de 6 000 appartements familiaux. A ce jour, 4 000 lits étudiants ont été mis en service et 1 250 sont engagés, au stade du permis de construire ou en travaux. Parallèlement, 650 logements familiaux ont été livrés et 300 le seront en 2021. Suite au décalage de la mise en service de la ligne 18, initialement prévue en 2024, les élus locaux avaient souhaité adapter le rythme de livraison des logements. Mais aujourd'hui, la dynamique de construction repart.