"Nous agissons dans l’urgence, nous agissons pour l’avenir", assure le porte-parole du gouvernement Olivier Véran à l’issue du Conseil des ministres de rentrée, mercredi 24 août 2022, lors duquel a été présentée une communication relative à "la suite des évènements climatiques extrêmes de l’été".
"Canicule, incendies, sécheresse, orages… L’été a donné à voir des épisodes climatiques extrêmes", affirme le porte-parole, martelant que "c’est un été de l’après changement climatique" — au 2e rang des plus chauds depuis 1900, l’un des plus secs depuis 1976 et "l’un des plus catastrophiques en termes d’incendies depuis 2003". D’ailleurs, en introduction de ce Conseil, Emmanuel Macron a alerté sur le fait que la période actuelle est celle d'"une grande bascule ou plutôt un grand bouleversement" et "la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance", notamment "celle de l’eau".
Dans ce contexte, la rentrée du gouvernement sera marquée le 29 août par le discours de la Première ministre devant le Medef sur le thème de la sobriété énergétique, puis deux jours plus tard par le séminaire de rentrée gouvernemental, et, le 8 septembre, l’installation du Conseil national de la refondation. "Une étape importante, qui sera déclinée par thématique importante et dans les différentes strates territoriales", souligne Olivier Véran. La neutralité carbone sera notamment au menu de cette nouvelle instance.
Mesures portant planification écologique
Le porte-parole rappelle aussi les actions déjà mises en place cet été par le gouvernement : mesures de régulation de l’eau, déblocage de 500 M€ pour accompagner les collectivités locales qui "renaturent" les villes, et de 100 M€ pour les dépenses des agences de l’eau "au titre de la sécheresse".
"Nous ne ferons pas semblant, nous sommes face à des illustrations concrètes d’un changement climatique d’ampleur qui touche l’ensemble de la planète", ajoute Olivier Véran. Ce qui va amener le gouvernement à "renforcer" le cap. Pour ce faire, il "présentera des paquets de mesures portant planification écologique à l’automne". Le porte-parole cite notamment "un plan pour sécuriser les approvisionnements d’énergie pour l’hiver prochain" et, "en septembre", le projet de loi pour "accélérer tous les projets de production d’énergie", notamment les énergies renouvelables, en cours de concertation. Un "plan d’épargne énergétique" sera par ailleurs demandé à tous les ministères ainsi qu’aux administrations centrales.
Préparation du nouveau plan d’adaptation au changement climatique
Le compte rendu du Conseil des ministres ajoute également que "dès la rentrée, la Première ministre réunira les membres du gouvernement pour lancer la préparation du nouveau plan national d’adaptation au changement climatique". C’est Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires qui "sera chargé de son élaboration, en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés et en lien avec tous les ministères intéressés", précise la communication.
En déplacement dans l’Aude mardi 23 août, l’ex-maire d’Angers avait souligné l’importance d’un tel plan : "on peut parler des jets, des yachts, des piscines, des greens de golf. Ça frappe l’opinion, et vous pouvez être certains que vous aurez des reprises sur les bandeaux roulants des chaînes d’information en continu. Mais le sujet pour les 68 millions d’habitants de ce pays et, plus largement, pour les milliards d’habitants que nous sommes, c’est l’habitabilité de la planète. […] Et, à court terme, après un été comme celui que nous vivons, c’est le fait d’avoir un plan d’adaptation". Plan "dans lequel on ne pointe pas un comportement à un moment, mais dans lequel, globalement, la totalité de la société se met en marche en faisant en sorte de comprendre et de mesurer qu’en termes de sobriété et de lutte contre le gaspillage", les enjeux sont "considérables".
"Le réchauffement climatique n’est pas une théorie dans un rapport mais une réalité, pas pour demain mais déjà aujourd’hui", martèle encore le ministre. Pour qui "le sujet c’est à la fois d’intensifier l’atténuation" du réchauffement, de "multiplier les mesures d’adaptation" et de "tirer les leçons" de cet été — tant en termes de gestion des eaux que de lutte contre les incendies. Lui qui avait déjà indiqué le 10 août dernier qu’il y aurait "un avant et un après" été 2022