Plan de gestion durable des eaux pluviales: pas de contraintes mais de l’accompagnement

Sauve qui pleut ! Ce mardi 16 novembre, Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, est passée à l’événement « L’avenir de l’eau dépend de nous ! » organisé par l’agence de l’eau Artois Picardie, au Grand Palais de Lille. Objectif : lancer le plan national 2022-2024 de gestion durable des eaux pluviales.

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Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, au Grand Palais de Lille, mardi 16 novembre, pour lancer le plan national 2022-2024 de gestion durable des eaux pluviales.

Vingt-quatre actions et quatre axes. « Ce premier plan national pour une gestion durable des eaux pluviales (2022-2024) a pour ambition de mieux intégrer la gestion des eaux pluviales dans les politiques d’aménagement du territoire. La désimperméabilisation des villes et le recours à des solutions d’infiltration de l’eau à la parcelle constituent des leviers essentiels », a résumé la secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, Bérangère Abba. Ella a ajouté que chaque projet d’aménagement devra être mieux anticipé en amont afin de pouvoir mettre en place ces solutions, « qui, in fine, coûtent moins cher ».

Pour favoriser la mise en place de ces solutions d’infiltration à la parcelle, sur lesquelles la région Hauts-de-France est en avance, la secrétaire d’Etat a annoncé la mise en place d’un centre de ressources national « eau en ville » qui sera opéré par le Cerema. Au menu également la massification de la diffusion des solutions techniques et la modernisation des polices du maire et de l’Etat.

Revoir les façons d’aménager le territoire

Pour soutenir financièrement la mise en place de nouvelles pratiques, la secrétaire d’Etat a mis en avant les 450 millions d’euros des agences de l’eau, fléchés sur 2022-2024 vers le financement d’actions de gestion des eaux pluviales à la source (gestion et infiltration à la parcelle par des noues, tranchées drainantes, bassins d’infiltration, etc.). Elle a cité également l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) " Démonstrateur de la ville durable ", doté de 305 millions d’euros et lancé mi-2021 par l’Ademe.

« Les rejets d’eaux pluviales dans les milieux aquatiques sont à l’origine d’une pollution récurrente, comme ces hydrocarbures issus du lessivage des espaces urbains ou les dysfonctionnements des stations d’épuration lors des fortes pluies », a rajouté Bérangère Abba.

« Notre objectif est d’atteindre le bon état écologique des deux tiers des masses d’eau du pays en 2027 », projette-t-elle. En 2019, seuls 44 % des masses d’eau de surface en France métropolitaine étaient en bon état écologique. « Et si ce taux est de 88 % en Corse, sur le bassin Arois-Picardie il chute à 22 % ! Mais, vous vous êtes fixé l’objectif ambitieux d’atteindre 50 % de bon état en 2027 », constate la secrétaire d’état.

Les objectifs et actions inscrites dans ce plan font écho aux dispositions adoptées dans la loi climat et résilience. « Il s’agit ni plus ni moins que de revoir notre façon d’aménager notre territoire », a conclu Bérangère Abba.

Wattrelos soigne ses eaux

 

A l’issue de son intervention à Lille Grand-Palais, la secrétaire d’Etat a visité le quartier de l’Hippodrome à Wattrelos. En effet, la friche industrielle de 6 hectares, entièrement imperméabilisés, laissée par l’ancienne usine Saint-Liévin est en cours de transformation en une zone habitée avec une gestion des eaux pluviales innovantes. Ces dernières sont acheminées en partie via un réseau de noues vers un bassin de tamponnement faisant office de jardin humide.
Le sol du site étant celui d’une ancienne friche, les eaux de pluies de l’espace public ne pouvaient en effet pas être infiltrées directement.

 

A l’issue de son intervention à Lille Grand-Palais, la secrétaire d’état a visité le quartier de l’Hippodrome à Wattrelos (Nord). © Ville de Wattrelos

 

Réseau séparatif

Les travaux ont consisté à créer 1 500 m de réseau d’eaux usées et 1 200 m de réseau d’eau pluviale composé de noues et canalisations pour acheminer la pluie du domaine public dans un bassin de tamponnement situé en périphérie du plan d’eau existant dans le parc urbain du Lion, pour un montant total d’environ 900 000 euros TTC. Une couronne plantée, constituée d’un réseau de petits bassins communicants permet de tamponner les eaux de pluies lors de grosses pluies tout en offrant un jardin humide aux promeneurs.

 

464 000 euros de subventions

Au titre d’aménageur du quartier de l’Hippodrome, la SEM Ville renouvelée a obtenu deux subventions de l’agence de l’eau Artois-Picardie. Une de 75 250 euros en phase études concernant le « traitement des eaux pluviales » et une autre de 388 850 euros en phase travaux concernant la « gestion des eaux pluviales urbaines ».

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