Art floral, thé, encens… Au Japon, l'ordinaire se fait cérémonie, le quotidien se mue en rituel. Le bain n'y fait pas exception. Qu'il soit pris chez soi, dans les sent? (les établissements de bains publics en ville) ou dans les onsen, ces sources chaudes bouillonnantes des régions volcaniques. Le site est souvent merveilleux, l'eau fume, on se baigne en regardant la lune, ou les érables, et parfois la neige.
On ne se baigne pas pour se laver, mais parce que ça réchauffe en hiver et que ça détend. Tu te souviens de la publicité pour Obao ? N'y songe pas et relis plutôt « Au Japon, ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime » d'Elena Janvier, publié chez Arléa en 2012 : « Au Japon, on ne met jamais de bain moussant dans le bain. Il n'y a pas de bain moussant, en fait. Le bain moussant n'existe pas. Le bain moussant c'est tout simplement une hérésie. L'eau du bain est pure et claire, vu qu'on s'est déjà douché, shampouiné (tous les jours), étrillé et copieusement rincé avec des baquets dans un espace réservé à cet effet. Le comble du raffinement : une cuve en bois de cryptomère dont l'essence parfume délicatement l'eau brûlante, et où l'on peut faire flotter, selon la saison, une racine d'iris ou quelque cédrat. » Une chose est certaine : lorsque tu en sors, tu es rouge comme une écrevisse. Tu es cuit.