Si l’on se réfère à l’histoire (même courte !) du matériel TP à travers le monde, c’est au tout début des années soixante – 1963 pour être précis – que les premières pelles compactes sont apparues sur le marché. Elles sortaient des usines Takeuchi et cela se passait bien sûr au Japon. Leur « mission » était simple : permettre la plus grande maniabilité possible afin de répondre aux contraintes locales liées à l’exiguïté des chantiers tout en assurant aux opérateurs la puissance nécessaire pour effectuer leurs travaux. Quelques années plus tard, le coup d’essai se transformait en coup de maître et celles que les terrassiers qualifiaient un brin moqueurs de « jouets » allaient progressivement envahir la plupart des chantiers urbains de la planète y compris, excusez du peu, aux États-Unis ! La raison de ce succès ? Cet engin est avant tout conçu pour travailler dans la rue et l’urbanisation de l’espace, amorcée au milieu des années soixante, poursuit son accélération. À territoires urbains, matériels urbains…
Pour les espaces restreints. La percée des minipelles dans le monde des TP, des travaux de voirie, des espaces verts, des parcs et jardins n’a rien d’éphémère. Selon les chiffres communiqués par le Seimat (Syndicat des entreprises internationales de matériels de TP, mines, carrières, bâtiment et levage), ils sont même exponentiels. Si, en 1995, seulement (!) 2 500 machines ont été vendues, en 2004, elles étaient 7 600, puis 8 600 l’année suivante pour atteindre, en 2006, 9 685 unités. Il faut dire qu’elles possèdent tous les atouts nécessaires pour séduire une clientèle aux multiples activités. À la contrainte d’évoluer, comme nous l’avons vu, le plus rapidement possible, avec une efficacité maximale sur des espaces extrêmement restreints. Certaines d’entre elles, à l’empattement très réduit, sont capables de se faufiler dans l’encablure d’une porte de 700 mm ! Elles sont aussi très facilement « transportables » d’un chantier à un autre sur une remorque à plateau lorsqu’elles sont montées sur chenilles. Si les distances ne sont pas trop importantes et qu’elles sont équipées de pneumatiques, elles peuvent se déplacer sur route à la condition de ne pas circuler à une vitesse dépassant les 25 km/h. Enfin et surtout, elles peuvent être considérées comme de véritables engins à presque tout faire. Sans compter, pour des raisons évidentes de productivité, qu’elles disposent dorénavant de puissances toujours plus importantes, les « préférées » des entreprises de paysage se situant dans la catégorie des 1,5 t à 7 t. Il ne fait aucun doute, en effet, que de la puissance, il en faut… Leurs capacités au niveau des profondeurs de fouilles doivent ainsi permettre d’effectuer les travaux de creusement de tranchées pour la pose des canalisations. De même, leurs portées de flèches et leurs capacités de levage doivent être suffisantes non seulement pour manipuler les matériaux de chantier (pavés, terre, sable, cailloux…), mais également pour effectuer les terrassements, les creusements de bassins, les curages d’étangs… Car c’est bien là que se situe tout leur intérêt. Les pelles compactes font certainement partie des engins professionnels les plus polyvalents qui soient. On ne compte plus, en effet, ni les innombrables possibilités qu’elles offrent sur le terrain, ni la somme des accessoires dont elles peuvent être équipées : godets, lames, brise-roches, balais… Tous ces équipements pouvant être rapidement adaptés ou enlevés grâce à des systèmes de pose/dépose rapide.
Tout des grandes ! Au-delà des performances purement techniques de ces machines, les constructeurs et les utilisateurs insistent également sur leur aspect « confort » et « sécurité ». Ainsi, « les circuits hydrauliques à débit variable, avec réfrigérant, les commandes assistées, la présence d’amortisseurs de fin de course sur flèche, le balancier et la rotation de tourelle apportent à ces engins une souplesse et une précision de conduite tout à fait comparables à celles qui sont offertes par les pelles hydrauliques de grande taille » déclare-t-on chez l’un des plus importants loueurs de matériels. Malgré leur compacité, elles ont en effet tout des grandes : sièges suspendus avec accoudoirs, joystick regroupant l’ensemble des commandes, tableaux de bord clairs et précis apportant toutes les informations nécessaires sur le fonctionnement de la machine etc. On remarquera l’aménagement d’une grande visibilité sur le travail effectué grâce à des vitrages importants et bombés, certains constructeurs les ayant équipés de toit translucide permettant d’avoir un œil sur les opérations en hauteur.
Stables et sécurisantes. Le souci « environnemental » n’a pas oublié. Les moteurs sont progressivement devenus moins bruyants, plus économiques et répondent désormais aux normes antipollution, entraînant ainsi moins de rejets. Le législateur a également apporté sa contribution dans le domaine sécuritaire avec quelques prescriptions importantes comme « l’obligation pour la machine de pouvoir être équipée d’une structure de protection contre les risques de chutes d’objets (FOPS), d’une cabine dotée d’une structure de protection au basculement (TOPS). Quant aux minipelles destinées à être utilisées en manutention d’objets, elles doivent être fournies avec un tableau de capacité nominale. Si celle-ci dépasse 1 000 kg, un système de sécurité de charge doit être présent.
Au niveau de la maintenance des engins, les principaux constructeurs ont effectué, au cours de ces dernières années, de gros efforts pour faciliter sa mise en œuvre. Les principaux organes des moteurs sont devenus facilement accessibles de même que les systèmes hydrauliques et tous les points de contrôle de la machine. Insistons également sur les conceptions très élaborées de ces appareils compacts qui n’ont finalement rien à envier à leurs « grands frères » : répartition des charges, robustesse, châssis permettant de réduire les pressions au sol et d’améliorer leur stabilité, rien ne manque à ces matériels qui n’ont pas fini d’étonner plus d’un professionnel.
