Le quartier des Gratte-Ciel, construit dans les années 1930, se caractérise par une architecture monumentale verticale, unique en son genre en France. D’un côté, l’hôtel de ville et ses lignes vertigineuses ; de l’autre le Théâtre national populaire et un imposant quartier d’habitat social comptant quelque 1 500 logements conçu par Morice Leroux. Une ZPPAUP a été adoptée en 1993, pour protéger l’ensemble du quartier, au moment de sa réhabilitation.
« C’était l’outil qui convenait pour donner un fil conducteur à l’ensemble des projets à venir sur le quartier », explique Joëlle Bourgin, architecte, qui parle de la ZPPAUP comme une « sauvegarde dynamique. » Elle a permis de fixer le cadre de ce qu’il convenait de faire – ou de ne pas faire – en matière de composition urbaine, de volume ou de hauteur de bâtiments. C’est par exemple en fonction des prescriptions de la ZPPAUP qu’est actuellement conçu le réaménagement de la place Lazare-Goujon par les paysagistes In Situ (voir encadré).
Nombreuses démolitions. Cependant, la Ville envisage aujourd’hui une restructuration de son centre-ville pour à la fois l’affirmer et l’étendre. Ce qui nécessiterait la création d’une ZAC d’environ 3 hectares. La définition des volumes et du système viaire sera confiée à l’Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise. Le Grand Lyon sera maître d’ouvrage… pour le prochain mandat. Quelques idées sont néanmoins d’ores et déjà posées : la démolition et la relocalisation du lycée Brossolette, le prolongement de l’avenue Henri-Barbusse, ce qui suppose de nombreuses démolitions. Il s’agit également de renforcer le commerce, selon « un juste équilibre entre l’hypermarché et l’empilement de petites boutiques », de ramener de l’emploi tertiaire et de l’habitat. L’élaboration précise de ce projet est programmée pour fin 2006. L’ensemble de ses éléments va être étudié dans la « mise à jour nécessaire » de la ZPPAUP.
Respecter le patrimoine. « Par rapport au projet sur le centre-ville, explique Nathalie Gautier, adjointe chargé de l’urbanisme, la ZPPAUP reste l’outil le plus adéquat. En le révisant, il convient d’examiner comment le nouveau quartier prendra en compte les éléments indispensables respectant le patrimoine, mais sans aller jusqu’à définir les formes architecturales aussi précisément que nous l’avions imaginé dans un premier temps. » Il devrait constituer une aide précieuse pour définir les cônes de vue, les largeurs et hauteur des futurs bâtiments ou le traitement de leurs façades. La révision du document devrait s’achever en 2007 au plus tard.