passe au vert dans tous les quartiers

Chartres -

Aménagement des bords de l’Eure, boulevards paysagés, nouvelles plantations, fleurissement revu et corrigé, la ville s’offre un nouvel urbanisme végétal…
Une « réorganisation durable » qui touche, ce qui mérite d’être souligné, la cité toute entière.

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D’abord, il y a la silhouette insolite d’une cathédrale, au milieu d’un champs de blé, visible à 20 km à la ronde… Et puis son autre visage, au cœur d’un secteur sauvegardé de 64 ha créé en 1971, avec ses ruelles bordées de maisons médiévales qui dévalent de la ville haute jusqu’aux bords de l’Eure, comme les jardins de l’Evêché et le labyrinthe végétal du 18e, en balcon sur le site. Avec 42 000 habitants au centre d’une agglomération qui double sa population et passera tôt ou tard de 6 à 32 communes, « la belle endormie » revendique son identité de ville moyenne, au-delà de sa réputation de ville musée et de ses boulevards circulaires qui la confinent dans son histoire. Un réveil existentiel, en forme de PLU, de ZPPAUP et d’un grand projet urbain, visible sur la maquette de 150 m², au 1/500e, exposée depuis 2006 à l’Hôtel de ville, et « déjà en route » sur le terrain… Conjuguant patrimoine et modernité, la ville déroule ses promenades sous les tilleuls, les platanes et les acacias et préserve ses rues piétonnes grâce à 3 parkings souterrains prévus pour 1500 véhicules. Pari tenu par les architectes Reichen et Robert et la paysagiste Jacqueline Osty, places Saint-Michel et Châtelet, boulevards Chasles et Maurice Viollette, de part et d’autre de la place des Epars, vaste agora ovale de 11 000 m², également rénovée.

Un nouveau fleurissement.

Dallage clair, fontaine à jets signée Lorca, mobilier design et plan lumière de Roger Narboni avec des spots bleus encastrés, un mât d’éclairage oblique en lamellé-collé de 18 m et des colonnes lumineuses… « 140 vasques noires, dessinées par les concepteurs, donnent le ton du nouveau fleurissement, plus harmonieux et tout en camaïeux, préconisé par le plasticien Gilles Ganachaud, conseiller pendant 5 ans de la régie Espaces Verts » note son responsable Daniel Stives qui évoque également les créations intimistes des jardiniers, Esplanade de la Résistance, au pied de la cathédrale ou à l’arrière du théâtre et les places publiques, anciennes ou plus récentes. « Une fontaine, un arbre, un banc, un fleurissement subtil suffisent à révéler l’esprit des lieux et séduire le promeneur ». Ou le surprendre, comme le fait la médiathèque glissée dans l’ancienne poste « art déco » par Paul Chemetov et l’audacieuse résille noire tissée par Rudy Riccotti sur la façade de l’ancien cinéma. Si l’avenue Jehan de la Beauce, récemment arborée, fait déjà le lien avec les boulevards et le futur pôle multimodal qui intégrera la gare, il faut aussi près de 15 ans pour finir la grande boucle de 3 km… Ici, l’architecte Albert Amar et le paysagiste d’Arc en Terre Denis Comont prévoient le déplacement du boulevard Charles Péguy pour relier le parc André Gagnon à la butte des Charbonniers et la valorisation des boulevards Courtille, Jaurès, Foch et Clemenceau et des places Drouaises et Morard pour établir la jonction avec la coulée verte déjà mise en scène le long de l’Eure à travers toute l’agglomération par Michel Pena.

Un remodelage global.

Le végétal se développe aussi hors du centre historique et s’emboîte tel un puzzle pour composer un nouveau paysage urbain et tisser des liens durables entre les quartiers, existants ou à venir. Sans perdre de vue le point focal de la cité et ses deux flèches culminant à plus de 100 m ! Ainsi, Beaulieu, opération ANRU de 1800 logements, bénéficie d’un remodelage global au fur et à mesure de la démolition des « barres ». Sous la houlette du cabinet parisien Aracane et de l’Atelier du Paysage lillois, la nouvelle avenue François Mitterrand, arborée et fleurie, des noues, des jardins en creux et un futur grand mail tracent les contours et perspectives d’un habitat à échelle humaine comme l’école maternelle d’Édouard François où des troncs de pins font office de poutres aux plafonds des classes ! « À la Madeleine, le paysagiste Jean Frédéric Gay, a planté 35 000 arbustes et 650 gros sujets pour requalifier toutes les voies : chênes noirs, frênes, aulnes, sophora et des alignements de charmilles taillées en cônes par les agents de la régie » ajoute Daniel Stives.

Un défi permanent.

Dans ses lisières rurales, Chartes dessine aussi son avenir. Urbanisme végétal et grand mail pour les Hauts-Saumons, près de la cité Bel Air et ses fresques hautes en couleurs et en trompes l’œil signés Cité Création. Sur le plateau, Jacqueline Osty se penche sur le devenir de l’ancienne base aérienne, du parc d’expositions et de l’hippodrome. Et l’agence de paysage HYL prévoit 10 000 arbres près du quartier de Rechèvres pour le futur écoquartier de la Roseraie… Un défi permanent, pour les jardiniers qui ont su modifier leurs pratiques et s’être montrés créatifs et économes en regardant la ville autrement…

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