Vous avez signé, début novembre, une délégation de service public (DSP) avec l'entreprise de services énergétiques Idex Territoires en vue de construire un réseau de chaleur. En quoi ce projet est-il innovant ?
Le réseau va valoriser le gaz de houille, appelé aussi grisou et composé essentiellement de méthane. Resté prisonnier des galeries de mines depuis la fin de leur exploitation, ce gaz est actuellement brûlé par la société Gazonor pour générer de l'électricité. Mais la chaleur produite part dans la nature. Nous allons la récupérer pour l'injecter dans un réseau de chaleur de 14 km qui alimentera logements sociaux et bâtiments publics. En utilisant cette ressource plutôt que du gaz naturel venant des Etats-Unis par cargo, nous réduirons de 43 % les émissions de gaz à effet de serre de la commune.
Ce choix est-il intéressant sur le plan financier ?
Oui, malgré le coût de 14 M€ de la DSP, cela générera d'importantes économies sur le long terme. En effet, si la première facture des abonnés sera à peine inférieure à celle payée aujourd'hui, elle sera la même dans vingt ans.
Nous avons en effet négocié un prix stable sur cette durée, et la chaleur que nous achèterons sera décorrélée des indices des prix de l'énergie. La commune économisera ainsi 65 000 euros dès la première année.
Quelle est l'ampleur des travaux ?
Il va falloir ouvrir des trottoirs, des rues… Il y a quelques difficultés techniques à surmonter car le réseau devra traverser une route nationale et passer sous une voie ferrée. Les ingénieurs cherchent actuellement des solutions. Treize à quatorze mois de travaux seront nécessaires. Les autorisations sont accordées, le contrat signé, il ne reste plus qu'à donner le premier coup de pioche. La mise en service doit intervenir entre 2025 et 2026.
