Pas-de-Calais : des logements faits de cubes en bois empilés

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Grâce à la pose de modules 3D en bois de 16 t, 42 logements sociaux du T2 au T6 sont réalisés dans la cité des Acacias à Arras.

Pas question de rater la manœuvre en ce 4 juin à Arras (Pas-de-Calais). La pose d'un module 3D sur un autre de même taille doit se faire au millimètre près. Il s'agit notamment de faire en sorte que les deux morceaux d’escalier présents à l'intérieur de ces parallélépipèdes de 16 t chacun s'ajustent parfaitement pour monter à l'étage d'un des futurs logements sociaux en cours de construction pour Pas-de-Calais Habitat.

Réalisée en une dizaine de minutes, la pose de cette pièce de 13,4 m de long sur 4 m de large sur sa jumelle semble bien maîtrisée. « Il s'agit de faire preuve de dextérité sur cette étape, mais aussi en amont pour placer les pieux qui soutiennent les modules et qui doivent également être réglés au millimètre près. Aucun béton n'est utilisé en infrastructure, ce qui facilitera le démontage à l'avenir », souligne Yohan Girard, directeur de l'agence Artois de Bouygues Bâtiment Nord-Est, mandataire du groupement du marché de conception-réalisation (1) avec dialogue compétitif de trois ans.

Ici à Arras, le programme consiste en la livraison, à la place des 24 maisons démolies dans la cité des Acacias en 2023, de 42 logements. Ceux-ci sont réalisés en assemblant 65 modules en bois produits dans l'Aisne par l'entreprise TH pour un coût de 9 M€ TTC.

« Les bonnes combinaisons »

Est également prévue dans le marché la construction, à Frévent, de 57 maisons réalisées à l'aide de 133 modules pour un coût de 10,7 M€ TTC. « Elles auront un aspect totalement différent du programme d'Arras », souligne Victor Barasoain, architecte et chef de projet chez Moon. Il ajoute que si l'agence est déjà habituée à concevoir des projets à base d'éléments 3D, comme des chambres étudiantes, c'est la première fois qu'ils utilisent ce mode constructif pour de l'habitat social familial. « Il a fallu trouver les bonnes combinaisons pour créer ces logements allant du T2 au T6, qui pourront être évolutifs », détaille-t-il.

Grâce au recours à ces modules en ossature bois, renforcés en acier pour éviter les déformations lors du transport, et livrés presque entièrement équipés, les premiers habitants sont attendus dès le mois de décembre à Arras, soit après six mois seulement de chantier, contre quatorze mois pour un projet en maçonnerie classique. « Si le procédé est encore un peu plus cher en matière de coût de construction, il est plus économique si on raisonne en coût global. Il affiche en effet des performances environnementales qui vont déjà au-delà des normes de 2028 de la RE 2020. De plus, les modules intègrent 60 % de matériaux biosourcés, principalement du bois », détaille Yohan Girard.

Peu de sous-traitance

Il ajoute que, grâce à la polyvalence des compagnons, ce chantier nécessite très peu de sous-traitance. Hormis pour les infrastructures, n'interviendront sur le projet que trois entreprises : Sueur qui réalisera les charpentes, Sergent pour la toiture et Witrant pour la partie VRD.

(1) avec Moon Architectures, TH, Socotec, Qualivia, ETNAP, Land, ACI BET et Elan France.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires