Malgré l'attribution de la compétition à Londres, une partie des grands projets d'infrastructures envisagés dans la région parisienne dans la perspective de 2012 devraient être maintenus a promis le Premier ministre Dominique de Villepin. Quelques incertitudes demeurent comme la liaison "CDG express" entre l'aéroport de Roissy et le centre de Paris ou les aménagements routiers en Seine-Saint-Denis.
Dans une déclaration depuis l'Hôtel Matignon, Dominique de Villepin a fait part de "l'immense déception" de la France mercredi après l'attribution des jeux Olympiques de 2012 à Londres mais a annoncé que les équipements majeurs prévus dans la candidature de Paris seraient malgré tout construits.
"Nous construirons les infrastructures sportives que nous avions envisagées et qui manquent à notre pays: le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), la base nautique de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) et la piscine olympique d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)", a-t-il déclaré.
"La modernisation de l'Insep (Institut national du sport et de l'éducation physique) sera achevée avant les jeux Olympiques de Pékin (en 2008) pour en faire le centre d'entraînement multisports le plus moderne du monde", a-t-il affirmé.
Un peu plus tôt, M. Chirac avait pris acte de l'échec de la candidature de Paris en annonçant que le gouvernement engagerait "un grand programme de développement du sport" et qu'"en concertation avec la ville de Paris et la région Ile-de-France", il étudierait "le lancement de grands projets d'infrastructures et de développement dont la France a besoin pour l'avenir".
De son côté, le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS), a lui aussi plaidé pour la poursuite des travaux prévus, malgré le choc de la défaite.
"Par exemple, l'aménagement des dizaines d'hectares des Batignolles", dans le nord-ouest de la capitale, "si les actuels propriétaires veulent bien les vendre à la mairie de Paris, nous les aménagerons pour faire un nouveau quartier de Paris", a-t-il déclaré depuis Singapour.
"La prolongation du tramway, je m'engage à chercher tous les moyens pour qu'elle se réalise", a-t-il également promis.
Autre grand déçu de la journée, le président du Conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon (PS) a également affirmé qu'il fallait "offrir aux Franciliens et Parisiens les équipements que nous leur avions promis, et aller assez vite".
Si ces déclarations devraient quelque peu réconforter les professionnels du BTP, plusieurs projets d’infrastructures ont du plomb dans l’aile.
"Il ne faut surtout pas renoncer à des infrastructures qui sont absolument nécessaires pour le développement de la région Paris Ile-de-France", a déclaré à l'AFP Pierre Simon, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.
"On envisageait bien le financement si on avait les Jeux. Comme c'est absolument indispensable pour le développement de la région, je ne vois pas pourquoi on y renoncerait", a-t-il estimé.
Pierre Simon faisait notamment référence à la liaison "CDG express" (train entre l'aéroport de Roissy et le centre de Paris) ou "les aménagements routiers du nord de Paris", particulièrement en Seine-Saint-Denis. Il a particulièrement insisté sur le "problème majeur" que représente la liaison entre Roissy et le centre de Paris, "en terme de compétitivité de Paris par rapport aux grandes capitales du monde".