Comment voyez-vous votre ville à l’horizon 2015 ?
C’est une ville qui rayonnera davantage qu’aujourd’hui car elle a un potentiel formidable qui n’est pas encore suffisamment mis en valeur. Cela passe par l’embellissement, la végétalisation, la réconciliation entre le passé et le moderne. La ville a connu des ruptures architecturales dans les années 1960 avec des bâtiments aujourd’hui obsolètes, dépassés. Nous avons une autre logique reposant sur le respect de la trame historique, sur la réappropriation de la Loire, qui a été oubliée depuis un siècle avec le souci de ne pas en faire une ville musée.
Cela ne vous pousse-t-il pas à privilégier le centre-ville ?
La ville, et surtout son centre, a souffert durant des décennies d’une absence de cohérence dans son aménagement. Nous voulons mettre fin au délitement et redonner son attractivité au centre historique, réussir des greffes, insérer le moderne, le commerce dans l’ancien. C’est l’objet de notre grand projet des Halles, où nous allons implanter 14 000 m2 de commerces dans le centre ancien, sans casser, mais en réaménageant et restructurant en profondeur ce quartier.
Le projet de seconde ligne du tram va-t-il vous aider dans cette tâche ?
Les travaux du tram seront sans doute lancés dans le centre-ville en 2009. Le TCSP doit amener une grande opération d’urbanisme afin de retrouver un grand cœur de ville et d’agglomération. Aujourd’hui, les flux piétons se concentrent entre la gare et la place du Martroi ; il faut les pousser vers le sud jusqu’à la Loire. C’est l’objectif des opérations d’aménagement sur l’îlot Dessaux avec des logements étudiants, mais aussi avec le projet immobilier et hôtelier de la Motte-Sanguin.
La ville ne souffre-t-elle pas d’un manque d’attractivité ?
C’est vrai, cela représente l’enjeu majeur d’Orléans. Nous sommes positionnés entre deux pôles très attractifs, le sud parisien et le Grand Ouest, avec une compétition qui va encore se renforcer. Il faut retrouver cette attractivité perdue. Pour cela, il faut arrêter le cycle de la dégradation et se battre pour une ville belle, agréable à vivre, attirante. Cela passe par l’entretien de la voirie comme par de grands projets sur les espaces publics, la création de pôles d’excellence et des efforts financiers massifs. Ainsi, les budgets d’investissement ont doublé en quelques années sans augmenter la dette ni les impôts.
Cette « reconquête » est-elle en marche ?
La population s’est stabilisée autour de 113 000 habitants, les effectifs universitaires ne baissent plus. Ce sont déjà de bons éléments. Mais il faut continuer à attirer des entreprises, notamment du tertiaire, en centre-ville et consolider le tissu universitaire. Le campus de La Source est en évolution avec l’extension de Polytech, 500 logements étudiants vont voir le jour en centre-ville. Mais il faut également de nouvelles filières de formation. C’est pourquoi nous préparons un grand site universitaire en centre-ville dès que l’hôpital Madeleine aura déménagé.
Quels projets majeurs vont marquer la ville à court terme ?
Les projets sont légion : la nouvelle gare en construction, le réaménagement des quais de Loire, le GPV de La Source qui est un des plus ambitieux de France, la reconstruction à horizon 2013 du centre hospitalier avec 500 millions d’euros de travaux, ce qui en fera le plus important projet qu’Orléans aura connu. Mais il faut citer aussi l’espace de la Râpe avec 30 000 m2 de bureaux, le futur quartier des Groues avec 1 000 logements, l’aménagement des quartiers nord-est avec des milliers d’habitants attendus, un grand équipement polyvalent sportif dans le nord. Ce sont des projets qui marqueront la nouvelle Orléans.
