La Casa a dix ans. Quel bilan tirez-vous de sa création ?
Un chemin important a été parcouru. En dix ans, nous avons réussi, en mutualisant les moyens de 16 communes et sur la base d’un projet commun, à structurer notre territoire. Un Schéma de cohérence territoriale (Scot) - le premier du département - un Plan de déplacements urbains (PDU) et un schéma d’urbanisme commercial ont été mis en place. La production de logements aidés a fortement augmenté et nous avons permis à 300 familles modestes d’accéder à la propriété. Nous avons également lancé le ticket de bus à un euro, investi 70 millions d’euros dans notre usine d’incinération des déchets… La priorité a aussi été donnée aux équipements publics communautaires avec 45 millions d’euros investis. Plus largement, la Casa a systématiquement soutenu les projets d’équipements des communes.
Quelles sont vos priorités ?
Nos équipements communautaires seront achevés en 2014-2015. Nous nous recentrons sur nos compétences fondamentales d’aménagement, les transports et l’habitat. Le projet de bus à haut niveau de service Antibes-Sophia Antipolis a été bien accueilli au niveau de la concertation. C’est un projet réaliste qui va permettre de desservir de nouvelles zones de développement au nord d’Antibes et sur Sophia Antipolis. Il sera financé sans problème grâce à l’épargne constituée à partir du versement transport et aux participations de nos partenaires. Pour l’habitat, nous allons nous doter d’ici à la fin de l’année d’un nouveau PLH qui prévoit la production de plus de 1 000 logements neufs par an, dont près de 80 % en locatif social et accession encadrée. Cette politique passe par un renforcement des acquisitions foncières auxquelles nous allons consacrer, dès 2012, 4 millions d’euros par an avec l’établissement public foncier (EPF), et par la poursuite d’appels à projets sur l’habitat auprès d’opérateurs pour faire émerger de véritables opérations d’urbanisme.
L’heure est aussi à la révision et à l’élargissement de la coopération intercommunale…
Nous passons de 16 à 24 communes en intégrant huit communes du haut pays. L’enjeu se situe moins en termes de population que d’approfondissement du concept de ville-pays au cœur de notre projet d’agglomération. Cet élargissement va étendre notre superficie de 27 000 à 48 000 ha avec une forte proportion d’espaces naturels. Il fait de plus consensus : les communes ont toutes délibéré favorablement et la Casa va approuver en octobre cet élargissement.
Le député maire de Cannes Bernard Brochand voudrait voir rapidement émerger une grande intercommunalité Cannes-Grasse-Antibes. Mais vous n’y êtes pas favorable…
Franchir aujourd’hui cette étape me paraît prématuré et dangereux. Il a nous a fallu dix ans pour bâtir notre propre intercommunalité, non sans difficulté. Les communes du bassin cannois n’ont pour l’heure apporté aucune réponse sur comment développer ensemble l’habitat, traiter les déchets, organiser l’urbanisme commercial… Il y a aussi des tensions et des rivalités politiques et je ne souhaite nullement être l’arbitre de celles-ci. Que ces communes s’organisent, bâtissent un projet commun et nous pourrons alors étudier un rapprochement.
Vous présidez aussi le Symisa, l’entité chargée de la gestion et du développement de Sophia Antipolis. Quels sont vos projets ?
Nous attendons beaucoup de l’étude en cours d’un nouveau projet d’aménagement confiée à trois groupements et qui doit s’achever fin novembre. Nous avons traité le problème des équipements publics qui manquait à Sophia ; le Campus Stic, qui pourra à terme accueillir près de 4 000 étudiants, enseignants et chercheurs, sera livré à la rentrée 2012. Des projets importants de développement sont à l’étude comme la ZAC des Clausonnes. Je suis aussi partisan de la création d’une vitrine de Sophia Antipolis qui permettrait de montrer les innovations mises au point à Sophia.
