Nord-Pas-de-Calais Miroir japonais pour Le Louvre de Lens

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«C’est une œuvre qui marquera l’histoire de l’architecture », assure Jack Lang, vice-président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, enchanté du choix de l’agence japonaise Sanaa pour Le Louvre de Lens. Mélange de poésie et de rigueur, le projet se pose avec harmonie dans la géographie du site et joue sur l’élégance, la légèreté et la transparence. Le musée prendra la forme d’une succession de bâtiments en arc de cercle, reliés entre eux par les angles.

Au centre, un hall d’accueil sous forme d’un volume central de verre « installera un vide » et ouvrira sur le site. Les façades hautement réfléchissantes d’aluminium anodisé refléteront la « clairière » environnante pour cultiver une relation ouverte entre musée, nature, ville et paysage. La lumière naturelle sera omniprésente grâce à des toits verrières faiblement inclinés dotés de pare-soleil à orientation variable. Le recours aux énergies renouvelables, notamment à la géothermie, est systématique.

Selon la paysagiste Catherine Mosbach (jardin botanique de Bordeaux, promenade du canal Saint-Denis), associée à l’équipe Sanaa, et repérée par le muséographe américain Tim Culbert, lié lui aussi à Sanaa sur le projet lensois, la structure du projet est fortement inspirée de la lecture du site, doté de bosquets de grands arbres, traversé par d’anciens cavaliers de mine dont les édifices reprennent la topologie et le rythme.

L’organisation, très ouverte et modulable des espaces d’exposition, répond aux attentes du musée du Louvre qui voulait des possibilités de mise en scène variées. Cinq volumes inégaux aux façades incurvées composent les espaces de galeries. Y sont disposés de multiples « espaces de médiation », lieux interactifs destinés à familiariser un public varié avec les œuvres.

Le choix du projet Sanaa, s’il a ravi le président du Louvre, Henri Loyrette, qui voulait un musée « différent, original », en rupture avec le modèle palatial classique, a dérouté bon nombre de membres de la commission permanente du conseil régional appelés à voter, le 26 septembre, sur la délibération d’attribution de la maîtrise d’œuvre.

En effet, le projet Sanaa avait été classé second, derrière celui de Rudy Riciotti, par le jury réuni début septembre.

Certains élus, encore peu familiarisés avec les nouvelles dispositions du Code des marchés publics relatives au jury (décret du 26 novembre 2004, « Le Moniteur » 19 novembre 2004, p. 19 et « Le Moniteur » du 7 janvier 2005, p. 44), ont craint le faux pas juridique et la décision est passée avec une voix d’avance seulement, en dépit du plaidoyer de Daniel Percheron, président du Nord-Pas-de-Calais, très convaincu par ses échanges avec l’équipe japonaise.

Le planning de réalisation reste serré. Le permis de construire doit être déposé en février prochain et les entreprises choisies avant la fin 2006. Les quelque 18 000 m2 de bâtiments doivent être livrés fin 2008. Le Louvre aura quelques mois pour installer les 600 « chefs-d’œuvre et œuvres majeures » attendus à Lens.

Architectes: mandataire, Sanaa (Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa); architecte associé, muséographe, agence Imrey Culbert LLP (New York).

Paysagiste: Catherine Mosbach.

Economiste: Michel Forgue.

BET: Mathias Schuler et Hubert Penicaud, HQE; Mutsuro Sasaki (Saps co) et Bollinger et Grohmann Gmbh (Francfort), structure métallique et façade; Betom, fluides et structures béton; Arup Lighting (Londres), éclairage; Avel acoustique (Paris), acoustique.

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