Nice : la future gare aiguillée sur la sobriété

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Végétalisation, panneaux photovoltaïques, canopée de bois… la future gare Nice Aéroport jouera la carte de l’écologie.

A Nice (Alpes-Maritimes), la Ligne nouvelle Provence-Côte d'Azur vise à muscler la colonne vertébrale ferroviaire entre Marseille (Bouches-du-Rhône) et Vintimille (Italie), en désaturant notamment les trois grandes aires urbaines régionales [Marseille, Nice et Toulon (Var)]. La première opération phare du projet est lancée : elle consiste à transformer la halte TER actuelle en gare centrale de la métropole Nice Côte d'Azur (553 000 habitants en 2020) afin de pouvoir accueillir, dès 2035, quelque 6,5 millions de passagers par an. L'équipement, baptisé Nice Aéroport, constituera une pièce maîtresse du pôle multimodal de l'ouest de la capitale azuréenne. Présenté comme la première gare bioclimatique d'Europe, il est attendu pour fin 2028.

Porté par SNCF Gares & Connexions, maître d'ouvrage, ce premier volet de 232 M€ HT prévoit, sur une superficie de 2,5 ha, la réalisation de trois îlots : un parking, un objet mixte mêlant services et places de stationnement, et une gare. Cette dernière se composera d'un bâtiment d'accueil, d'une passerelle ferroviaire et d'une grande canopée qui couvrira le parcours voyageur jusqu'aux trois futurs quais : soit 4 000 m² de surfaces bâties, dont 1 500 m² dédiés aux commerces et services, 700 places de stationnement réservées aux voitures et 900 places pour les vélos. Les matériaux utilisés seront biosourcés ou géosourcés, comme la pierre naturelle préconisée pour le parvis et les cheminements publics ou encore les 40 t de tuiles de récupération qui habilleront les façades du parking. Le recours à des bétons bas carbone est également privilégié.

Légèreté visuelle et écologique. Pour Serguei Kazakov et Raphaël Ménard, architectes au sein de l'agence Arep, maître d'œuvre du programme, « l'idée est d'inscrire une gare de demain dans l'histoire du moment, à savoir l'urgence climatique et ses enjeux. Le tout en fabriquant une émotion, un geste à l'échelle de la métropole. » En accord avec l'agence Leclercq & Associés, architecte- coordinateur du quartier en construction du Grand Arénas (où se situe la gare Nice Aéroport) au sein de l'opération d'intérêt national Ecovallée, ils ont choisi de jouer la carte de la légèreté, visuelle et écologique. Ce parti pris s'illustre par une couverture telle une grande « mantille » de bois de 6 000 m² développés. Equipée de panneaux photovoltaïques, celle-ci produira 600 MWh d'énergie solaire par an en autoconsommation. L'opération accorde également une large place au végétal, sur les toitures, le long des rails et au sein d'un jardin imaginé comme un lieu de destination. Au total, 4 200 m² d'aménagements paysagers sont programmés avec la plantation de 90 arbres et 300 arbustes.

Le premier coup de pioche est espéré fin 2025. « Le choix d'allotissement n'est pas encore totalement déterminé. Nous sommes au niveau des études d'avant-projet mais nous partons vraisemblablement vers des macrolots », indique Alexandre Lemaître, directeur de projets nationaux chez SNCF Gares & Connexions. La publication des appels d'offres est attendue à la fin de l'année 2024.

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